Épisode # 13 : MAZATLÀN !
Partis de Playa Los Cerritos à regret mercredi matin, nous nous dirigeons 45 milles au nord, à La Paz, la capitale de la Baja California Sur pour y faire une petite « commande » et passer au bureau de la Sematur afin de s’assurer que le traversier partait bien vendredi après-midi comme prévu car nous nous étions fait dire que ça arrivait souvent que l’horaire des traversiers était basé sur « l’horaire mexicain », c’est à dire que « si ça part pas “hoy” (aujourd’hui), ça partira “magnana” (demain) !
Au bureau de la Sematur on se fait dire que le ferry La Paz-Mazatlán suit toujours l’horaire. Mais par mesure de sécurité et au cas où en chemin une panne surviendrait et ne voulant pas manquer le ferry, nous arrivons à La Paz deux jours avant le départ. Nous allons donc nous installer à Playa El Tecolote, huit kilomètres passés Pichilingue (à 16 kilomètres de La Paz et d’où partent les « ferries ») afin d’être tout près vendredi matin.
Encore là, le stationnement est gratuit et une « communauté » internationale s’est installée au bord de la plage puisque l’on y retrouve des Canadiens, des Suisses, des Allemands, des Portugais et des Autrichiens, tous venus camper pour des périodes plus ou moins longues le long de la plage. Nous faisons la connaissance de Juan, un paysan mexicain super gentil qui a un petit ranch dans la montagne avec 120 chèvres, des poules, des moutons et agneaux et qui vient nous offrir un kilo de délicieux fromage de ses chèvres pour 35 pesos. On profite de l’occasion.
le ferry qui nous amènera de La Paz en Baja California à Mazatlàn sur le continent mexicain
Tel que prévu, nous arrivons au traversier vendredi à midi et demie avec comme destination finale Mazatlán sur le continent, 19 heures pendant lesquelles nous traverserons la Mer de Cortèz. Nous partirons avec 8 heures de retard, soit à 23 heures !Horaire mexicain oblige ! De plus, je dois entrer MoMo de reculons dans le ferry, pas trop évident dans la noirceur ! 
Traversée de 19 heures entre la Baja California Sur (sud) et le continent mexicain à Mazatlàn
Nous ne pourrons rester à bord de MoMo pour des raisons de sécurité. La cabine que nous avons louée, toute petite, est relativement simple, sans grand confort et digne d’un traversier commercial : lits superposés, deux petites chaises avec un dessus de table, toilette, évier et douche la plus élémentaire. La traversée sera plutôt « ballottante » sur l’eau. Le sommeil n’a pas été très bon ! Des odeurs d’urine flottaient un peu partout dans certains corridors … La propreté était sous les standards que nous connaissons. Mais ce n’est qu’une journée ..
Partis à 23h00, nous arriverons à Mazatlán vers 19h00 le lendemain soir … à la noirceur mais avec un spectaculaire coucher de soleil comme bienvenue! 
Spectaculaire coucher de soleil à notre arrivée à Mazatlàn par le ferry
Mazatlán est une grande ciudad (ville) de 800,000 habitants et une destination privilégiée pour de nombreux nord-américains venus y passer leurs hivers dans des conditions plus favorables. Située sur la Côte Nord-Ouest du Mexique et sur l’océan Pacifique, Mazatlán compte un nombre impressionnant d’espaces pour camper pour ses visiteurs : près de 800 ! C’est aussi le port le plus occupé de toute cette partie du Mexique. La ville est également fameuse pour son Carnaval, le troisième plus important au monde après ceux de Rio de Janeiro et de la Nouvelle-Orléans. Comme les deux autres, il a lieu la semaine avant le mercredi des Cendres, début de Carême.
Grâce à la magie de l’Internet et d’une annonce dans le RV Times de Vancouver, nous avons pris contact avec un couple de Canadiens, Lynn et Dan, qui possèdent un site dans un terrain de VR privé à trois milles de Mazatlán. Grâce à eux et à la gentillesse de leur Conseil d’Administration, nous avons été acceptés pour une semaine parmi eux malgré que le séjour minimum soit normalement requis pour un mois. La chance a aussi voulu que ce soit le plus beau RV Park de la ville ! Plus d’une demi-douzaine des 56 résidents nous guiderons aimablement avec leur lampe de poche vers notre site dans la quasi-pénombre. Le terrain nous semble très bien avec tous ses palmiers et arbres matures. Le lendemain nous donnera raison. Surprise : nous sommes tout près de la plage !
Le nom de « Mazatlán » est un dérivé du mot indien Nàhuatl `mazatl`signifiant « place du daim » (le daim est dans la famille du chevreuil) en référence à ces animaux qui autrefois peuplaient ce qu’est devenue la ville de Mazatlán. Inutile de préciser qu’ils ont disparus depuis ! Son port a été assiégé à plusieurs reprises au fil des années : la première fois par les Américains en 1847 durant la guerre américano-mexicaine, et de nouveau en 1864, durant l’occupation française du Mexique. Et même qu’à un certain moment, la ville a été envahie par des Sudistes américains tentant de perpétuer les idéaux Confédérés au sud de la frontière. Voilà sans doute pourquoi, depuis ce temps, les Américains sont considérés comme des « gringos », des étrangers !
Surnommée « La Perle du Pacifique », Mazatlán offre la beauté naturelle de l’environnement et un large éventail de sports aquatiques et de pêche parmi les meilleurs au monde. Avec des activités d’exploration du « vieux Mazatlán », des excursions de villes voisines et de jungles tropicales, du magasinage dans Zona Dorada (Zone dorée) où sont situés tous les grands hôtels et les boutiques à la mode, les voyageurs peuvent facilement passer une semaine bien remplie à Mazatlán et c’est ce que nous ferons !
Maintenant une destination « Resort » à l’année, Mazatlán allie le charme d’une architecture coloniale avec l’allure moderne des hôtels gratte-ciel. Étendue sur des milles sur la Côte du Pacifique avec quelques 10,000 chambres d’hôtels et condominiums de tous les prix et toutes catégories, la ville est une destination dite « de plage » majeure au Nord-Ouest du Mexique. Le boulevard qui longe la mer appelée « Malecòn » s’étend sur plus de 10 milles de plage dorée et de vagues. La combinaison « soleil-mer-sable » attire plus d’un demi-million de visiteurs annuellement venus aussi pour d’autres activités de plein air tel le baseball, les combats de taureaux du dimanche (où les prix des sièges à l’ombre sont plus chers), le très populaire kayaking, sans oublier le para-sailing où, attaché à un parachute, l’on vous tire pendant 15 minutes d’un bateau à moteur à des hauteurs qui peuvent vous donner le vertige et des sensations fortes! Et que dire des amateurs de windsurfing (planche à voile) et de moto-marines qui s’en donnent à cœur joie dans le vent et les vagues ! Sur la terre ferme, les amateurs de golf seront bien servis par le 27 trous du El Cid Mega Resort dessiné par l’architecte de golf de réputation mondiale Robert Trent Jones.
Le système de transport en commun est efficace et (ridiculement) peu cher comparé au nôtre : pour 30 cents (vous avez bien lu), vous pouvez vous rendre à peu près n’importe où dans cette ville de 800,000 habitants ! Sans compter le plaisir de partager le même autobus que nos amis Mexicains !
