Épisode # 12 : Todo Santos !
5 décembre Todos Santos !
Après avoir quitté Los Barrilès et Mister Bobby, nous nous mettons en route pour La Ventana, un tout petit village situé dans la baie du même nom et réputé comme étant un paradis pour les amateurs de surf. Le chemin qui doit nous y mener doit se prendre par une route qui passe par le village de San Antonio. Quelques kilomètres avant d’y d’arriver, nous devons faire face à un obstacle inattendu : un pont en réparation endommagé par le dernier ouragan ne laisse passer qu’une ligne de circulation à la fois ! Et pour cause : on peut même y voir le vide à quelques endroits ne nous laissant comme spectacle dans les trous d’environ 1 pied carré que les tiges d’acier en quadrillées qui servent à renforcir le béton ! Pas trop rassurant d’y passer avec un poids lourd comme le nôtre surtout qu’à travers on peut y voir le ravin 40 pieds plus bas ! Mais voilà un autobus aussi gros que MoMo qui s’amène; laissons-le passer en premier, on verra bien ….. Le voilà qui avance lentement et qui traverse le pont en boitant quelque peu. Il a passé. Ça me semble donc OK. Bon, eh bien.... c’est à moi maintenant!
Je m’avance tout doucement malgré qu’il n’y ait tout au plus qu’un pied de libre de chaque côté de la seule voie pour traverser. Les roues de 19 ½ pouces de MoMo passent sur les trous sans trop s’y enfoncer … heureusement car il n’y aurait que les tiges en dessous pour le supporter ! Serait-ce assez solide ?
Mais si l’autobus l’a fait, MoMo le fera. Mais 75 pieds, c’est long à traverser dans ces conditions. Les voitures s’impatientent à l’autre bout attendant, elles aussi, pour traverser. Mais je prends tout mon temps pour ne pas faire de fausse manœuvre car en plus il n’y a aucun muret de protection du côté droit, le pont étant en réparations ! La voie est plate, quelques trous et rien à droite ! J’avance toujours et ………. voilà, ça y est ! Marie et moi on se regarde et on sourit d’avoir réussi à passer de l’autre côté avec plus de frousse que de mal. Fiou! Drôle de sensation!
Mais dans l’ensemble, la route par la suite est très bien asphaltée.
Rendu à San Antonio, nous cherchons une affiche qui nous indiquera le virage à prendre pour La Ventana mais après deux ou trois milles passé le village et roulant maintenant en montagne toujours pas d’indication. Merde ! On a sûrement dû manquer le virage car il n’y avait pas d’enseigne, probablement partie elle aussi avec le dernier ouragan. Trop tard car on ne peut plus virer maintenant. La route n’a que 18 pieds de large pour les 2 sens, à peine un ou deux pieds d’accotement et aucun endroit pour faire demi-tour. Nous décidons donc de continuer vers Todos Santos où nous n’avons pas eu le temps de nous arrêter à l’aller mais qui s’annonce comme un beau village à visiter. Nous y sommes ¾ d’heure plus tard. Tout à fait charmant. Très mexicain, les rues sont déjà plus propres, les boutiques et galeries d’art sont nombreuses et le calme règne dans la place. On stationne MoMo un peu plus bas et on s’attable à un stand de « tacos » le long de la rue.
Les cactus géants près du camping de Los Cerritos
Après avoir visité le camping El Litro, nous nous demandons si celui-ci nous sera bien pour s’y installer; son seul point faible étant qu’il est situé au centre du village, donc sans grand vent. Comme il y en a deux autres à quelques kilomètres passés Todos Santos, on se rend donc au Los Cerritos, un camping anciennement géré par le gouvernement mexicain. Au bout de la route nous attend la plus agréable surprise : super ! Situé dans une baie d’environ deux ou trois milles de large, le Los Cerritos compte déjà à notre arrivée une trentaine de « locataires » déjà installés pour l’hiver, la plupart des Canadiens de la Colombie-Britannique avec leur motorisé, 5th wheel ou roulotte. Plusieurs tentes sont également dressées. Il n’y a pas d’électricité ni d’eau mais il y a un endroit pour vidanger nos eaux noires. Avec le panneau solaire et la génératrice, pas de problème pour le courant! Quant à l’eau, notre réservoir étant plein, on en a donc amplement pour les prochains jours. On s’installe sur un site un peu retiré du groupe sur un coin de terrain plutôt plat. Nous ouvrons l’auvent, installons le tapis, sortons les chaises, la table et le BBQ et nous voilà face à la plage et ses vagues déjà utilisées par plusieurs « surfeurs » entreprenants.
La plage au camping Los Cerritos
Maison de couleur pastelle, typique de Todos Santos
L’endroit est merveilleux et encore mieux …… gratuit ! Le soleil est présent, aucun nuage. Installés à environ 500 pieds de la mer on entend le bruit des vagues venir se briser sur le rivage.
Quelques mexicains viennent nous visiter avec leur vieux « pick-up » pour nous offrir de l’eau potable en 18 litres pour ceux qui ne veulent pas se déranger pour aller faire le plein au village voisin, des « tamalès », etc.… Nous faisons vite la connaissance de Klaus et Pam de l’Île de Vancouver qui nous invitent à ne pas manquer les couchers de soleil juste en avant de nous ! Fabuleux spectacle ! Nous le voyons disparaître doucement à l’horizon créant derrière lui une féérie de couleurs pastelles jaune et orange.
Le lendemain matin vers 10h00, un phénomène inhabituel nous fait voir la lune, toujours là devant nous à droite et le soleil à gauche ! Le soir venu et après notre deuxième coucher de soleil, nous sortons le haut-parleur sans fil sur la table de notre « terrasse » et écoutons un CD de Marcel Tanguay, un chansonnier talentueux mais méconnu du grand public que Marie et ses compagnes de travail ont connu à la clinique médicale où elles travaillaient. Une belle découverte ! Puis ce sera Jean-Pierre Ferland …… Qu’il est donc agréable d’entendre chanter en français quand on est loin du Québec et qu’on a plus l’habitude d’entendre notre langue, surtout sous un ciel clair et rempli d’étoiles !
Avant de retourner à La Paz prendre le ferry qui nous amènera sur le continent le 7 décembre, nous resterons quatre jours au camping Los Cerritos, un véritable petit paradis que plusieurs canadiens ont adopté, certains depuis dix ans, pour venir y passer gratuitement leur hiver à la chaleur du Mexique et des mexicains !
Bilan de notre séjour en Baja California :
Après 1 mois passé au Mexique en Baja, nous pouvons maintenant dresser une constatation : les histoires de « bandidos », de se faire attaquer n’importe où, d’avoir à cacher toutes nos choses pour ne rien se faire voler sont carrément exagérées voire même fausses ! Au contraire, tout au long de notre premier mois et même dans des endroits assez reculés, nous avons laissé à côté de MoMo toutes sortes d’objets personnels comme souliers et mocassins, chaises, table, BBQ, chandelles, bonbonne de propane, balai, tapis, etc. et rien, RIEN ne nous a été volé ni même été touché ! Et Dieu sait qu’ils en auraient bien besoin de toutes ces choses ! Les mexicains sont des gens extrêmement respectueux, gênés et polis à l’extrême et portant une grande valeur à la famille. De plus, leurs vêtements sont toujours propres et leur T-shirt d’un blanc immaculé.
Ce qui nous amène donc à conclure que toutes nos craintes n’étaient pas fondées. Bien sûr, comme partout au Canada et aux États-Unis, il y a des voleurs au Mexique mais je dirais qu’en proportion, fort probablement moins. Il s’agit plutôt des petits voleurs que des tueurs comme aux États-Unis. Évidemment, il faut observer un minimum de bon sens commun et de ne pas s’exposer inutilement avec des parures de bijoux de toutes sortes et attirer ainsi la convoitise de certains car n’oublions pas que le Mexique est un pays encore considéré pauvre dans plusieurs régions de la république! Nous ne pourrions pas rouler ou, pire, camper sur le bord de la route la nuit car pour certains mexicains, un véhicule stationné en pleine nuit sur la route est considéré comme un véhicule ayant été abandonné (cela arrive souvent que certains américains abandonnent leur vieilles « minounes » le long de la route). Nous ne pourrions pas non plus nous enivrer dans un bar mexicain mal famé et provoquer une bagarre avec des mexicains tout aussi enivrés. En résumé, il s’agit de se comporter correctement et rien de fâcheux ne devrait arriver. Nous aurons également l’occasion de vérifier sur le continent si tout cela est toujours vrai.
La joie de vivre des Mexicains est proverbiale et contagieuse. Leur sourire l’est tout autant !