Épisode # 8 : CIUDAD CONSTITUÇION : la catastrophe !
La Sierra el Gigant
Regardez bien ci-dessous la photo de la rue principale de Ciudad Constituçion. Au centre, vous y voyez les deux voies de circulation qui servent à traverser la ville d’un bout à l’autre et où il y est interdit de virer à gauche. De chaque côté, de ces voies, vous avez les trottoirs puis les rangées de palmiers. Regardez bien maintenant plus particulièrement et plus visible sur la droite de la photo où vous y voyez une rue parallèle de chaque côté appelée « lateral ». Pour pouvoir virer à gauche et traverser la rue par le milieu, les automobilistes doivent d’abord emprunter la « lateral » pour pouvoir traverser de l’autre côté de la rue. Pourquoi ? Parce qu’au Mexique, le clignotant gauche ne sert pas toujours à indiquer un virage à gauche mais plus souvent pour indiquer à l’automobiliste qui vous suit qu’il peut vous doubler par la gauche (!!!!). Alors, au lieu de changer cette mauvaise habitude chez leurs conducteurs et de leur inculquer le bon usage de leurs clignotants, les autorités préfèrent perpétuer cette méthode assez inusitée. Plus encore, pour effectuer un virage à gauche sur une route à quatre voies à sens unique, vous devez « sortir » de la route, vous ranger sur la droite et, au feu de circulation, attendre la flèche qui vous fera passer devant toutes les autres voitures qui attendent la « verte » sur les 4 rangées (!!!!!!)
Ciudad Constituçion et une rue « latérale » observées à droite de la photo
Ville charmante cette Ciudad Constituçion mais pas le temps de s’arrêter puisque nous voulons nous rendre d’un seul trait aujourd’hui à La Paz (en français : la Paix), la Capitale de la Baja. Un petit bruit anodin attire un peu mon attention mais je continue mon chemin en pensant que c’est probablement celui qui me suit avec sa plutôt vieille Datsun bleu peinturé au rouleau. Le bruit disparaît tout aussi bien qu’il est venu. Dix kilomètres plus loin, un autre bruit, plus grave et plus strident cette fois. Merde, une crevaison ! Je ralentis et je sens bien que MoMo commence à trembler vers l’arrière. J’espère que ce n’est pas le pneu arrière-intérieur car MoMo possède deux sets de deux roues à l’arrière et le pneu intérieur est plutôt long et difficile à rejoindre et avec cette chaleur. Plus je ralentis, plus le bruit est fort. Je n’ai plus le choix, je dois me tasser du mieux que je peux sur la droite sur la route qui n’a que 18 pieds de large... pour les 2 voies de circulation !
L’élévateur à scooter brisé au niveau de la réception de l’attache
Cela fait, je sors pour constater avec horreur que le pire vient d’arriver : le support retenant Snoro et les deux bicyclettes est brisé près de la jonction du « hitch » (attache). Les deux bicyclettes sont amochées puisqu’elles ont frotté par terre pendant 200 ou 300 mètres et Snoro, tout croche sur son support, frôlant l’asphalte lui aussi mais ayant conservé toute sa contenance. Tout un problème à régler ! Un américain dans la jeune trentaine et sa femme qui nous suivent dans leur 4x4 et leur bateau sont maintenant arrêtés aussi et viennent à notre rencontre pour tenter de nous aider à nous sortir de notre très fâcheuse position. Nous analysons la situation calmement et pendant que Marie agite un linge blanc pour les véhicules venant derrière pour les inciter à ralentir, je vois trois jeunes hommes, début vingtaine dans leur pick-up, nous regardant du chemin de terre parallèle à la route. Ils viennent à notre rencontre et tout en baragouinant quelques mots d’espagnol, je réussi à leur faire comprendre que j’ai besoin des services d’un « specialista en soldadura » qui pourra me souder un autre morceau pour remplacer celui carrément brisé en deux.
Le sccoter enlevé, ce sont les bicyclettes qui en ont pris un bon coup !
À cinq, nous réussissons à soulever le support afin d’enlever les deux vélos et Snoro et à l’aide de quelques outils, nous débranchons le support global et de l’attache et de MoMo. Puis, nous embarquons les deux vélos et le support dans la caisse arrière du pick-up des 3 jeunes mexicains, un des trois jeunes conduit Snoro avec grand plaisir, Marie et moi nous suivons avec MoMo et voilà les trois véhicules retournant à Ciudad Constituçion, dix kilomètres plus loin, non sans avoir effectué deux ou trois arrêts en cours de route pour chercher un spécialiste … ouvert un dimanche.
Nos 3 amis mexicains qui nous ont aidé à retourner en ville !
Tout ce beau monde se suit, le pick up, Snoro et nous à l’arrière !
Pendant que nous roulons vers la ville, je vois un camion suivi de très près par une voiture nous double à 80 km à l’heure. Je n’en crois pas mes yeux : le camion tire la voiture avec un petit câble ! Et les revoilà en train de doubler un gros camion maintenant, le conducteur de l’auto freinant aux moments nécessaires de façon assez habile je dois dire. Sont complètement « virés sur le top » ces Mexicains ! Y a longtemps qu’on aurait perdu notre permis de conduire chez nous !
On arrive toute la gang à la Taller (l’atelier) Langarica où Hector le propriétaire et un de ses hommes, en train de dîner avec leurs femmes et famille en ce dimanche midi, examinent rapidement la situation et nous voilà en train de machiner quelques morceaux de métal, les couper au chalumeau pour finalement réparer le tout en cinq heures. Chics types d’avoir accepté de tout lâcher en cette seule journée de congé de la semaine pour nous dépanner. Puis c’est l’essayage sur le « hitch » qui nous donne quelques problèmes, nous devons donc passer le revêtement du tube carré de deux pouces en acier au « grinder » afin de réussir à le faire glisser dans le trou du « hitch » avec l’aide d’un peu de graisse. Finalement, c’est le trou percé à travers le tube qui refuse de laisser entrer la « pin » qui servira à verrouiller le support. Trois quart d’heure plus tard, tout est enfin réglé ! À mon grand soulagement et plaisir d’ailleurs.
J’avais craint le pire car en fait, où peut on faire réparer un tel machin support dans un pays qui ne connaît absolument pas ce genre d’élévateur ? Mais c’était sans compter sur l’ingéniosité des mexicains.
Coût de l’opération pour les 5 heures de travail et tout le matériel nécessaire ? 87$ US et deux bicyclettes pour nos trois jeunes hommes du pick-up qui trouveront bien le moyen d’effectuer les petites réparations pour les remettre sur pied !
Viva el Mexico !