Épisode # 7 : Loreto !
Après presque une semaine d’arrêt à Bahia Concepçion, nous reprenons la route, cette fois en direction de Loreto (prononcez lau-ré-to). La route est superbe; en fait, elle est en meilleure condition que ce à quoi nous nous attendions. Après avoir longé la Bahia Concepçion durant 26 milles (42 kilomètres), la route monte au-dessus d’une section de collines puis, nous roulons dans ce qui nous semble être une longue vallée intérieure tout droit en direction de Loreto. En cours de route nous rencontrerons quelques ranchs isolés et, fait cocasse, quelques pick-ups avec un âne debout dans le bac arrière ! Un autre barrage militaire sans se faire arrêter, puis notre arrivée.
Loreto est une petite ville charmante de 7,200 âmes. Ses habitants y sont d’une gentillesse et d’une simplicité désarmante, tout à fait mexicaine. Loreto, fondé en 1697, est considérée comme la plus vieille ville habitée en continuité de toute la Baja. Nous pouvons visiter le Museo los Misiones dont les exhibits racontent l’histoire de la région. Située tout juste à côté de la Mision Nostra Senora de Loreto (Mission Notre-Dame de Loreto), il est intéressant d’y regarder plusieurs dizaines de photos datant du début du siècle dernier.
Nous logeons MoMo au Motel & RV Park El Moro sur Rosento Robles à quelques centaines de pieds de la Maleçon, la rue en bord de mer. Sur terre battue, le camping offre tous les services nécessaires à MoMo soit le courant 30 ampères (stable à 127 volts, vérifié avec mon multimètre), l’eau courante et les égouts. Nous saluons nos voisins, deux américains de Californie installés ici depuis 18 mois et qui nous disent combien ils aiment la ville. Le camping El Moro (Le Macho) n’a que quelques-uns de ses sites d’utilisés. En effet, depuis notre entrée au Mexique, il remarquable d’y constater combien le tourisme y est absent pour cette période de l’année. La guerre que les États-Unis livrent en Irak et en Afghanistan fait en sorte que présentement il y a 85% moins de touristes qu’en temps normal estimé à 2.7 millions d’américains par année !
C’est donc la catastrophe entre autre pour les restaurants comme La Bamba à Loreto dont le propriétaire, Philippe Accray, un français d’environ 60-65 ans, natif de Haute-Normandie, s’arrache le peu de cheveux qui lui reste pour survivre pendant ces temps très difficiles malgré un restaurant magnifique, où nous avons mangé d’ailleurs le soir de notre arrivée.
Philippe, dont la passion est de s’évader à dos d’âne pendant quelques jours avec un guide et de partir à la découverte de caves anciennes pouvant dater jusqu’à 8,000 ans et où il peut admirer les dessins de l’époque peints sur les murs de cavernes, a ainsi découvert plusieurs caves inconnues à ce jour.
Chaussé d’espadrilles confortables et Marie de « gougounes », nous partons visiter la ville. De notre camping, nous coupons à travers une plaza (place) tout à fait mexicaine et tombons sans le savoir sur la plaza Loreto où est situé non seulement El Centro Historico mais aussi la fameuse Mission. De plus, notre regard est attiré par un magnifique petit hôtel ancien et mexicain où nous décidons d’entrer tellement il est joli.
Plaza centrale et Bureau de Tourisme à Loreto
Divans de style typiquement mexicains, confortables, ainsi qu’une fontaine d’eau à trois étages meublent le lobby. Restaurant et piscine sur le toit avec vue sur la mer et la ville. La décoration y est phénoménale et si vous prenez quelques instants pour visiter leur site sur internet (http:/www.posadadelasflores.com) vous verrez ce que je tente de vous décrire.
La rue principale, la Paséo Hidaldo, regorge de commerces de toutes sortes : boulangeries, taqueterias (où l’on vend des tacos), lingerie, articles souvenirs, bars, restaurants, cafés, etc.. et même deux cafés-internet d’où j’ai pu vous emailer quelques Parties de voyage. Les gens sont tellement sympathiques et gentils.
Nous sommes maintenant vendredi soir et, en ce début de week-end, l’animation a déjà commencé à gagner les rues. Sur un coin, trois « mariachis » avec guitares chantent au grand plaisir de la vingtaine de mexicains rassemblés autour d’eux et d’une « marchande ambulante » de hot-dogs et de tacos ! Quelques enfants s’attroupant autour de nous, je décide d’offrir des coca-cola à cinq ou six d’entre eux à la grande joie non seulement des principaux intéressés mais aussi de leurs parents et … de la « marchande » de hot-dogs qui vient de faire une vente rapide ! Nous terminons la soirée au bar Mike’s où un chanteur nous interprète quelques airs romantiques bien connus des mexicains.
Le lendemain matin, Marie et moi décidons de partir à la découverte du coin sur notre scooter Snoro. Ah ! Quel plaisir de pouvoir conduire sans avoir à porter de casque de moto ! L’air y est à peine chaud et nous en profitons, les cheveux au vent, tout en restant toutefois très prudents, pour rouler quelque peu vers le Sud. Nous croisons en premier lieu Napolo, une zone touristique FONATUR. Fonatur est l’agence gouvernementale mexicaine qui a planifié et construit des endroits qui vous sont maintenant familiers : Cancun, Los Cabos (Cabos San Lucas et San José del Cabo), Ixtapa et la Bahia de Huatulco. Napolo est présentement en pleine construction avec un nouveau complexe hotel-condominium au bord de la mer de Cortez sur une plage magnifique avec plusieurs palapas. Un golf de 18 trous y est déjà en opération pour les clients du premier hôtel déjà construit il y a un quelques années. Un « driving-range » et des courts de tennis complètent l’aménagement hôtelier.
Les cactus géants près de Napolo
Puis, c’est El Juncalito, un tout petit village où sont déjà installés plusieurs roulottes et motorisés sur la toute petite plage de la toute petite baie. Nous continuons vers Puerto Escondido, une magnifique baie protégée par des montagnes où sont ancrés environ 25 voiliers et catamarans. Un RV Park, le Tripui, et un hôtel complètent les environs. Nous revenons au El Moro avant d’aller souper, à pied, dans un très charmant petit restaurant mexicain ouvert sur l’extérieur avec fontaine d’eau située dans un petit jardin intérieur. Imaginez, trois margaritas, deux soupes, deux assiettes de steak agrémentés de frijolès (fèves mexicaines), guacamole et salade sans oublier les natchos et la salsa du début nous ont coûté la somme astronomique de 250 pesos ($25) ! Et tout était parfait ! Et c’est comme ça partout depuis notre entrée au Mexique. Comme il est agréable de voyager et de pouvoir s’offrir un p’tit luxe au restaurant une fois de temps en temps en sachant qu’on s’en sortira à bon compte ! Et la nourriture mexicaine est tellement bonne. Mucho gusto !