Épisode #123: San Luis Potosi
Encore quelques semaines seulement et Marie et moi sortiront du Mexique et nos aventures des derniers 30 mois seront terminées car nous devrons retourner au Québec régler différentes choses qu’on a dû retarder indéfiniment à cause de notre « très long » voyage. On vous en reparle dans les prochains épisodes. Entre-temps, revenons à notre aventure de cette semaine!
Les habitants de San Luis Potosi ont de quoi être profondément épris de leur ville. Des dizaines de petites places, de nombreuses rues piétonnes et d’innombrables églises en habillent harmonieusement le paysage. San Luis (plus ou moins 1,000,000 habitants) est un véritable cours d’urbanisme à elle toute seule. La ville fut fondée en 1592 lorsque des missionnaires franciscains commencèrent à convertir les populations locales des Guachichil et des Tlaxcaltèques et découvrirent des mines d’or et d’argent. Par deux fois la capitale du Mexique, San Luis Potosi fut le théâtre de nombreux événements historiques pendant la Guerre d’Indépendance et la Révolution dont la signature de l’arrêt de mort de l’empereur Maximilien et le « Plan de San Luis Potosi », écrit par Francisco Madero en 1910. Le centre-ville orné de beaux petits immeubles et de larges rues transversales bordées de palmiers, est accueillant dès le premier abord. Très amicaux envers les rares touristes qui passent par-là, les habitants de San Luis ont fait de leur ville un lieu à part.
Marie et moi, partis avec Ti-Mo depuis le stationnement de l’Oncle Sam (Sam’s Club) que nous avions retrouvé avec grand plaisir (depuis le temps), nous promenons à travers la ville pour nous rendre en plein centre. Nous ne serons pas déçus! Rendus au bout de la rue Carranza, nous devrons laisser Ti-Mo près d’une barrière d’où on nous annonce le début d’une des nombreuses rues piétonnes. Les rues sont remplies de monde ce soir et nous n’avons qu’à suivre la foule pour nous faire conduire directement au zocalo. Là, un jeune homme armé d’un microphone plaide la cause de la paix à travers un haut-parleur mis à sa disposition tout en dénonçant les visées impérialistes et belliqueuses de Bush et des États-Unis, ce qui nous surprend un peu je dois dire car c’est la première fois que nous assistons à une telle protestation depuis notre entrée en terre mexicaine réputée calme mais le Mexique n’ayant pas pris part à la guerre contre l’Iraq nous comprenons ce genre de discours et les banderoles pro-paix qui entoure le « gazébo » du zocalo! Mis à part cela, les promeneurs nous semblent bien heureux de se divertir au centre-ville. Les rues sont propres, les immeubles coloniaux sont magnifiques et plusieurs ont été rénovés tout en leur faisant conserver leur cachet d’origine. À la tombée de la nuit, des groupes de musiciens, de magiciens, des souffleurs de bulles de savon se rassemblent sur les places pour distraire une foule sans âge. Les lanternes qui éclairent les cathédrales et les fontaines se mettent à briller de mille feux. Dans la tiédeur du crépuscule, on se prend souvent à penser que San Luis Potosi est la capitale d’un monde féerique.
San Luis est définitivement une très grosse ville mexicaine mais elle a quelque chose de majestueux pour une si grande ville.
Marie et moi ne resterons qu’une seule soirée à San Luis Potosi car nous avons trop hâte de découvrir la ville fantôme de « Real de Catorce » dont nous avons entendu parler à plusieurs reprises cet hiver!
À la semaine prochaine!
Pierre et Marie
Les Los Nomadès en action!