Épisode #117: Taxco, le joyau!
Après une très agréable semaine passée à Huatùlco et ses magnifiques plages qui mettent ainsi fin à notre séjour en bord de mer, nous nous remettons donc en route, cette fois en entamant le troisième tiers de notre périple. Cette dernière partie nous ramènera donc parmi d’autres villes coloniales mexicaines en remontant vers le Nord puisque c’est par le Texas que nous entrerons aux États-Unis.
Notre premier arrêt sera la très connue Taxco. Pour s’y rendre je dois choisir entre plusieurs routes. Comme j’aimerais bien visiter Puebla et Cuernavaca, il y a 3 routes qui passent de Huatùlco par Oaxaca et de ses environs mais si 2 de ces routes sont réputées difficiles pour un gros motorisé comme MoMo, la troisième m’obligerait à m’allonger par l’isthme de Tehuantepec. Après discussion et considérant que le temps a tout de même passé très vite ces derniers mois, je décide donc de reporter Puebla et Cuernavaca à l’année prochaine et de retourner en direction d’Acapulco puis de bifurquer vers le Nord pour emprunter la « cuota » (l’autoroute à péage) entre Tierra Colorada et Taxco. Pour cela et pour m’éviter de retourner dans ou près de la ville d’Acapulco, Marie et moi n’aurons qu’à prendre un raccourci à Cruz Grande, une soixantaine de mille avant Acapulco, ma carte géographique informatique m’indiquant clairement la route à prendre. Je trouve cocasse que cette route n’ait pas de numéro, mais au Mexique…… tout est encore possible après tout !
Quelques heures après s’être mis en route, voilà que la Carretera libre 200 est bloquée à Cuajinicuilapa. Une bonne centaine de manifestants ont fermé la seule route retournant vers l’Ouest! Banderoles de revendications et de protestations, roches et morceaux de bois font office de barrière! Tiens, cela me rappelle Oka! Un conflit étant survenu avec le « presidente » (maire) de la ville, ils ont décidé d’utiliser cette arme afin de forcer le Gouverneur de l’État à faire bouger les choses. Il est 16h et j’aimerais bien m’avancer un peu plus sur mon itinéraire. Malgré une conversation avec les leaders des centaines de manifestants ainsi qu’avec un policier « fédéralès » pour me permettre de passer, rien à faire! À 20h, je décide de coucher au Pemex le plus proche et d’attendre le lendemain matin.
À 7h30 le lendemain, je repars et ………. ils achèvent de refermer la route de nouveau!
C’est pas vrai!
La pression me monte aux narines! Ce n’est qu’à 11h30 que nous pourrons enfin repartir! En VR, on sait quand on part mais on ne sait jamais avec certitude quand on va arriver! Et au Mexique, faut pas être pressé, sinon excellent pour la haute pression!
Rendus à Cruz Grande, je bifurque vers le Nord pour prendre le raccourci : quelle erreur! J’aurais donc dû y penser que la route n’avait pas de numéro donc pas répertoriée! Pleine de trous, bosses, courbes très sinueuses et en pentes raides, voilà ce qui m’attendait comme conduite pendant 60 longs et interminables milles (100 km) à travers les montagnes! Après avoir atteint « Ayutla de los Libres » nous voilà enfin à « Tierra Colorada », le supplice va t-il finir? Oh! Que non : la petite route qui me permet d’atteindre la « cuota » est fermée car on est en train de refaire l’asphalte! Je n’ai quand même pas fait tous ces 60 milles pour rien! Un mexicain bon samaritain en vieux pick-up me guidera à travers une pléiade de petits sentiers qui débouche soudainement à la route nationale, fiaou! Ce n’est que 5 heures plus tard à 22h que nous arriverons à Taxco, moi complètement crevé de cette conduite! Du haut d’un « mirador » (stationnement situé en haut d’une ville et qui permet l’observation, un peu comme le Mont-Royal chez nous), je gare MoMo pour la nuit sur ce site tout à fait enchanteur : la visite de la ville sera pour demain!
Une journée éprouvante et des plus fatigantes!
Taxco, vue du mirador avant d’entrer dans la ville de Taxco.
Vu du même endroit mais à la pénombre vers 19h!
Les maisons typiques de Taxco construites en flanc de montagne.
Ses maisons blanches aux toits rouges, ses rues pavées balayées par le vent et ses « platerias » (orfèvreries d’argent) étincelantes font de la vieille ville minière de Taxco (100,000 habitants) un véritable joyau accroché à la montagne! Les rues y sont si étroites qu’il faut nous coller aux murs lorsqu’une « coccinelle » de taxi y passe! (Je parle de la voiture, pas de l’insecte!) À l’origine de l’effervescence et du charme rétro de la ville, on trouve bien sûr les filons d’argent qui ont forgé l’histoire de Taxco (prononcez Tass-co). Quand ils furent découverts en 1524, Taxco devint la première ville minière du continent, attirant aussi bien les aventuriers que les artisans du monde entier. Le destin de la ville fluctua en fonction de son approvisionnement en argent et lorsque dans les années 1930 le tourisme devint source de richesse, les rues se parsemèrent de platerias pour attirer les visiteurs. Aujourd’hui, plus de 300 de ces boutiques se sont éparpillées à travers la ville, offrant tous articles et bijoux en « argent .925 » brillant de mille feux!
Taxco se trouve à 185 km au sud-ouest de Mexico. Ce sont les activités de la « Semana Santa » qui attirent le plus de visiteurs. Le vendredi Saint, des pénitents encapuchonnés portent sur leurs épaules des tronçons de cactus tout en se flagellant pour se purifier de leurs péchés!
Le véritable développement de Taxco date du temps de José De la Borda, un mineur français arrivé en 1716 et qui y amassa une immense fortune. L’impact initial de Borda sur l’industrie minière de la ville fut suivi par un jeune américain nommé William Spratling qui vint à Taxco en 1929 pour écrire un livre. Immobilisé à Taxco après que son éditeur fit faillite, Spratling se tourna alors vers la vente d’argent en ouvrant plusieurs petites boutiques tout en formant quelques apprentis parmi les jeunes locaux pour fabriquer des bijoux. Plusieurs de ces familles sont toujours propriétaires de leurs boutiques de vente d’objets et de bijoux en argent de nos jours! Construite en flanc de montagne de la Sierra Madre, Taxco a peu changé depuis le temps de De la Borda. Le gouvernement mexicain interdit la construction d’immeubles modernes. Les maisons blanches en stuc ainsi que les rues en « cobblestone » (pavé de pierres) donnent à Taxco son charme colonial.
Réputée dans le monde entier, la « Feria Nacional de la Plata » (La Foire Nationale de l’argent) tenue la première semaine de décembre est le plus important concours sur l’argenterie au Mexique et est le symbole de l’artisanat de la ville. Chaque année, des juges procurent une réputation internationale aux artisans dont les designs et le travail ont été trouvés supérieurs.
Bizarrement, le centre de la ville est situé tout en haut de la montagne en plein milieu de la ville où dominent le « zocalo » ainsi que l’église de Santa Prisca. Bâtie à compter de 1751 et terminée 7 ans plus tard, les coûts en reviennent à José De la Borda qui la fit construire en reconnaissance pour son immense fortune. Impressionnante autant par son aspect extérieur, dont les 2 tours de 130 pieds et sa coupole en céramique dominent la ville, que par la beauté et la richesse incroyable de son intérieur en grès rose, la Iglesia de Santa Prisca est un monument à elle seule! Ornementée par des murs taillés et des toiles de Miguel Cabrera, 12 autels témoignent que Borda n’a épargné aucune somme dans la construction de cette église!
Ti-Mo a quelque peu souffert des rues montées plutôt à pic du « centre-ville » de Taxco. C’est donc avec extrême prudence que je me suis risqué à monter et surtout à descendre ces rues dont certaines ont des angles pouvant aller jusqu’à 45 degrés! La conduite de la moto à Taxco est souvent périlleuse car vous n’avez pas toujours le contrôle lorsqu’elle se met à glisser en descente parce que des ménagères ont décidé de jeter leur plat d’eau de lavage sur le bord du trottoir et de la rue…….. vous devez vous démener comme les pattes d’un canard sous l’eau! On y est mieux à pied ou en taxi pour parcourir la ville, croyez-moi!
Taxco, de toute beauté! On ne lasse pas d’y être bien!
Pierre et Marie
Notre premier arrêt sera la très connue Taxco. Pour s’y rendre je dois choisir entre plusieurs routes. Comme j’aimerais bien visiter Puebla et Cuernavaca, il y a 3 routes qui passent de Huatùlco par Oaxaca et de ses environs mais si 2 de ces routes sont réputées difficiles pour un gros motorisé comme MoMo, la troisième m’obligerait à m’allonger par l’isthme de Tehuantepec. Après discussion et considérant que le temps a tout de même passé très vite ces derniers mois, je décide donc de reporter Puebla et Cuernavaca à l’année prochaine et de retourner en direction d’Acapulco puis de bifurquer vers le Nord pour emprunter la « cuota » (l’autoroute à péage) entre Tierra Colorada et Taxco. Pour cela et pour m’éviter de retourner dans ou près de la ville d’Acapulco, Marie et moi n’aurons qu’à prendre un raccourci à Cruz Grande, une soixantaine de mille avant Acapulco, ma carte géographique informatique m’indiquant clairement la route à prendre. Je trouve cocasse que cette route n’ait pas de numéro, mais au Mexique…… tout est encore possible après tout !
Quelques heures après s’être mis en route, voilà que la Carretera libre 200 est bloquée à Cuajinicuilapa. Une bonne centaine de manifestants ont fermé la seule route retournant vers l’Ouest! Banderoles de revendications et de protestations, roches et morceaux de bois font office de barrière! Tiens, cela me rappelle Oka! Un conflit étant survenu avec le « presidente » (maire) de la ville, ils ont décidé d’utiliser cette arme afin de forcer le Gouverneur de l’État à faire bouger les choses. Il est 16h et j’aimerais bien m’avancer un peu plus sur mon itinéraire. Malgré une conversation avec les leaders des centaines de manifestants ainsi qu’avec un policier « fédéralès » pour me permettre de passer, rien à faire! À 20h, je décide de coucher au Pemex le plus proche et d’attendre le lendemain matin.
À 7h30 le lendemain, je repars et ………. ils achèvent de refermer la route de nouveau!
C’est pas vrai!
La pression me monte aux narines! Ce n’est qu’à 11h30 que nous pourrons enfin repartir! En VR, on sait quand on part mais on ne sait jamais avec certitude quand on va arriver! Et au Mexique, faut pas être pressé, sinon excellent pour la haute pression!
Rendus à Cruz Grande, je bifurque vers le Nord pour prendre le raccourci : quelle erreur! J’aurais donc dû y penser que la route n’avait pas de numéro donc pas répertoriée! Pleine de trous, bosses, courbes très sinueuses et en pentes raides, voilà ce qui m’attendait comme conduite pendant 60 longs et interminables milles (100 km) à travers les montagnes! Après avoir atteint « Ayutla de los Libres » nous voilà enfin à « Tierra Colorada », le supplice va t-il finir? Oh! Que non : la petite route qui me permet d’atteindre la « cuota » est fermée car on est en train de refaire l’asphalte! Je n’ai quand même pas fait tous ces 60 milles pour rien! Un mexicain bon samaritain en vieux pick-up me guidera à travers une pléiade de petits sentiers qui débouche soudainement à la route nationale, fiaou! Ce n’est que 5 heures plus tard à 22h que nous arriverons à Taxco, moi complètement crevé de cette conduite! Du haut d’un « mirador » (stationnement situé en haut d’une ville et qui permet l’observation, un peu comme le Mont-Royal chez nous), je gare MoMo pour la nuit sur ce site tout à fait enchanteur : la visite de la ville sera pour demain!
Une journée éprouvante et des plus fatigantes!
Taxco, vue du mirador avant d’entrer dans la ville de Taxco.
Vu du même endroit mais à la pénombre vers 19h!
Les maisons typiques de Taxco construites en flanc de montagne.
Ses maisons blanches aux toits rouges, ses rues pavées balayées par le vent et ses « platerias » (orfèvreries d’argent) étincelantes font de la vieille ville minière de Taxco (100,000 habitants) un véritable joyau accroché à la montagne! Les rues y sont si étroites qu’il faut nous coller aux murs lorsqu’une « coccinelle » de taxi y passe! (Je parle de la voiture, pas de l’insecte!) À l’origine de l’effervescence et du charme rétro de la ville, on trouve bien sûr les filons d’argent qui ont forgé l’histoire de Taxco (prononcez Tass-co). Quand ils furent découverts en 1524, Taxco devint la première ville minière du continent, attirant aussi bien les aventuriers que les artisans du monde entier. Le destin de la ville fluctua en fonction de son approvisionnement en argent et lorsque dans les années 1930 le tourisme devint source de richesse, les rues se parsemèrent de platerias pour attirer les visiteurs. Aujourd’hui, plus de 300 de ces boutiques se sont éparpillées à travers la ville, offrant tous articles et bijoux en « argent .925 » brillant de mille feux!
Taxco se trouve à 185 km au sud-ouest de Mexico. Ce sont les activités de la « Semana Santa » qui attirent le plus de visiteurs. Le vendredi Saint, des pénitents encapuchonnés portent sur leurs épaules des tronçons de cactus tout en se flagellant pour se purifier de leurs péchés!
Le véritable développement de Taxco date du temps de José De la Borda, un mineur français arrivé en 1716 et qui y amassa une immense fortune. L’impact initial de Borda sur l’industrie minière de la ville fut suivi par un jeune américain nommé William Spratling qui vint à Taxco en 1929 pour écrire un livre. Immobilisé à Taxco après que son éditeur fit faillite, Spratling se tourna alors vers la vente d’argent en ouvrant plusieurs petites boutiques tout en formant quelques apprentis parmi les jeunes locaux pour fabriquer des bijoux. Plusieurs de ces familles sont toujours propriétaires de leurs boutiques de vente d’objets et de bijoux en argent de nos jours! Construite en flanc de montagne de la Sierra Madre, Taxco a peu changé depuis le temps de De la Borda. Le gouvernement mexicain interdit la construction d’immeubles modernes. Les maisons blanches en stuc ainsi que les rues en « cobblestone » (pavé de pierres) donnent à Taxco son charme colonial.
Réputée dans le monde entier, la « Feria Nacional de la Plata » (La Foire Nationale de l’argent) tenue la première semaine de décembre est le plus important concours sur l’argenterie au Mexique et est le symbole de l’artisanat de la ville. Chaque année, des juges procurent une réputation internationale aux artisans dont les designs et le travail ont été trouvés supérieurs.
Bizarrement, le centre de la ville est situé tout en haut de la montagne en plein milieu de la ville où dominent le « zocalo » ainsi que l’église de Santa Prisca. Bâtie à compter de 1751 et terminée 7 ans plus tard, les coûts en reviennent à José De la Borda qui la fit construire en reconnaissance pour son immense fortune. Impressionnante autant par son aspect extérieur, dont les 2 tours de 130 pieds et sa coupole en céramique dominent la ville, que par la beauté et la richesse incroyable de son intérieur en grès rose, la Iglesia de Santa Prisca est un monument à elle seule! Ornementée par des murs taillés et des toiles de Miguel Cabrera, 12 autels témoignent que Borda n’a épargné aucune somme dans la construction de cette église!
Ti-Mo a quelque peu souffert des rues montées plutôt à pic du « centre-ville » de Taxco. C’est donc avec extrême prudence que je me suis risqué à monter et surtout à descendre ces rues dont certaines ont des angles pouvant aller jusqu’à 45 degrés! La conduite de la moto à Taxco est souvent périlleuse car vous n’avez pas toujours le contrôle lorsqu’elle se met à glisser en descente parce que des ménagères ont décidé de jeter leur plat d’eau de lavage sur le bord du trottoir et de la rue…….. vous devez vous démener comme les pattes d’un canard sous l’eau! On y est mieux à pied ou en taxi pour parcourir la ville, croyez-moi!
Taxco, de toute beauté! On ne lasse pas d’y être bien!
Pierre et Marie
Les Los Nomadès en action!
La semaine prochaine : L'invasion Royale des papillons monarques