Épisode #114: La très calme Acapulco
On entend toutes sortes de choses sur Acapulco. Certains vont même jusqu’à l’appeler « cacapulco », imaginez! Pour être personnellement venu à Acapulco au moins une douzaine de fois au cours de ma vie et ce à différentes périodes, je puis vous dire qu’à mon avis tous ces qualificatifs sur Acapulco sont grandement exagérés. Bien sûr, Acapulco est maintenant une grande ville infiniment plus grande que lorsque j’y suis venu pour la première fois alors qu’elle ne comptait que 150,000 habitants : sans nul doute depuis, la ville a énormément grandi! On dit qu’elle aurait maintenant près d’un million et demi d’habitants! Et cette transformation s’est effectuée très rapidement, particulièrement entre les années 1980 et 1990 où des centaines de milliers de mexicains venant des montagnes s’y sont précipités à la recherche d’une meilleure vie et l’argent ... plus facile! Pourquoi? À cause des touristes qui y venaient en très grand nombre!
Sur la route entre Ixtapa et Acapulco.
Photo aérienne de la baie d’Acapulco que l’on apercevoir sur la droite.
La baie d’Acapulco, immuable et animée comme jamais sur la Costera!
Il était une fois Acapulco, somptueux terrain de jeux des gens riches et célèbres. Les légendes d’Hollywood venaient y célébrer leurs succès lors de fêtes interminables, dans des clubs très sélects, et les jeunes privilégiés choisissaient ses rivages accueillants pour leur lune de miel… Mais le temps passe et les contes de fées ne durent pas. Aujourd’hui, cette métropole a 2 visages : d’un côté la station balnéaire clinquante avec ses hôtels de 14 étages et plus au luxe tapageur qui se succèdent sur les plages, et de l’autre, le (vrai) centre-ville (pas celui des touristes) aux rues animées, moins propres et un bidonville qui s’étend jusqu’au delà des montagnes les plus rapprochées.
Ce dernier aspect, plus sinistre, est apparu lorsque les millionnaires de la planète délaissèrent Acapulco pour d’autres rivages il y a une quinzaine d’années. Depuis, l’hôtellerie ne peut plus fournir de travail à tous les Mexicains venus en masse de l’intérieur du pays, attirés par les salaires mirobolants. Plus que jamais, l’argent est le nerf de la guerre dans cette ville, mais l’on y croise plus de gens venus dans l’espoir d’en gagner que pour en dépenser.
Cela est beaucoup plus évident cette année puisqu’il ya beaucoup moins de touristes que d’habitude à Acapulco! Il nous a semblé voir plus de touristes Mexicains qu’Américains ou européens cette année. En effet, il est remarquable de constater que les taxis blancs ‘coccinelle’ avec ailes bleues règnent en ‘roi et maître’, la plupart du temps en klaxonnant le long des rues pour signaler leur présence aux quelques visiteurs marchant le long des trottoirs, ce qui contribue, après quelques heures de cette pollution par le bruit, à vous rendre les nerfs à fleur de peau… vous qui êtes en vacances!
Mais tout n’est pas noir à Acapulco! Bien sûr, il y a la poussière omniprésente mais cela est l’apanage de tout le Mexique, pas vrai? Évidemment, il ne semble pas y avoir d’usines de traitement des eaux usées et comme les canalisations datent du temps où il n’y avait beaucoup moins de monde… Mais pour ceux (ou celles) qui aiment magasiner, cette ville a de quoi les faire marcher quelques heures, il va s’en dire.
Le « Gran Plaza », un grand centre d’achat rempli de 135 boutiques modernes est situé sur la Costera Miguel Aleman, la très longue rue qui borde toute la baie d’Acapulco.
Avec Ti-Mo, Marie et moi pouvons ainsi parcourir la ville en nous faufilant dans ses petites rues et particulièrement les rues du « centro », loin des touristes, mais qui nous font connaître le vrai Acapulco avec ses petits marchands ambulants qui offrent tacos, pollos (poulets), ensaladas, jus de fruits divers et glaces. C’est vraiment là, qu’on réalise le nombre incroyable de personnes qui peuvent vivre dans cette ville. Et il y en a partout, qui vaquent à leurs occupations, une véritable ruche!
La chaleur se manifeste par des 32C (95F) et ce, à chaque jour, avec des pointes pouvant aller jusqu’à 110F (38C) durant certains mois d’hiver! Trop chaud pour nous, on ne reste pas bien longtemps dans une ville aussi chaude! Par contre et contrairement aux années passées, il fait frais le soir ce qui contribue à rendre l’ambiance un peu plus agréable, assez en tout cas pour nous obliger à mettre un bon T-shirt pour s’y promener. Mais c’est la nuit qu’Acapulco se visite le mieux quand l’obscurité cache la poussière et que la faible lueur des lampadaires laisse imaginer son passé légendaire…. L’on y découvre alors une ville magnifiquement belle de lumières qui mettent en valeur les montagnes environnantes entourant l’immense bahia de Acapulco, celle qui a rendu la ville célèbre, avec tous ses hôtels de luxe, ses rues éclairées, ses discothèques qui viennent vous rappeler que vous y êtes déjà venu il y a plus de 20 ans, ses bars déserts et bruyants dont les employés vous relancent sur les trottoirs… tout aussi déserts!
MoMo s’est installé sur une rue parallèle et derrière la Costera, situé en plein centre de l’action dans la section appelée Acapulco Dorado. De là, il nous est facile de marcher, de visiter, d’aller en moto à Pie de la Cuesta assister à un coucher de soleil fabuleux ou tout simplement traverser avec nos chaises et parasol sur la plage …. de l’autre côté de la rue! De plus, les cafés-Internet ne manquent pas… pour surveiller mon marché! J’ai installé une pancarte « attention chien méchant » sur la vitre de la porte, question de prévenir les petits curieux toujours possibles… Quand on sait comment les Mexicains ont une peur bleue des gros chiens… Et la photo du chien Berger allemand avec les crocs sortis a de quoi faire peur!
J’en ai également profité pour faire enfin la connaissance d’un couple avec qui nous avions correspondus à plusieurs reprises par Internet mais que nous n’avions jamais eu l’opportunité de rencontrer personnellement. Nous avons donc passé un charmant après-midi à prendre une p’tite bière bien froide dans un restaurant de bord de mer à La Gloria, une plage située bien à l’extérieur de la ville, pas tellement loin de l’aéroport, et qui est fréquentée par plusieurs québécois de passage pour quelques semaines ou …. quelques mois!
J’ai également pût mettre enfin la main sur mon fameux colis! Parti de Laval par Postes Canada le 23 octobre et devant prendre de 7 à 10 jours par Poste Prioritaire pour se rendre à Puerto Vallarta. C’est donc près de 2 mois plus tard que je pourrai enfin prendre connaissance de mon courrier accumulé. Et ce grâce à la très appréciée collaboration d’un de nos amis qui a dépensé du temps aux bureaux de poste mexicains de Puerto Vallarta et de El Pitillial pour finalement le trouver et me le réexpédier à Acapulco où, là-aussi, j’ai dû me pomper au téléphone pour finalement mettre la main sur le précieux colis! 2 mois!
Le « Mercado Central » d’Acapulco est un endroit tout à fait spécial pour qui veut se dépayser du Marché 440, du Marché de l’Ouest et des Halles d’Anjou! Poulets suspendus dans le vide, têtes de porc et quartiers entiers de viandes s’offrent aux milliers de visiteurs et résidents locaux, sans oublier la section des produits de la mer où vous pouvez y obtenir un kilo de belles crevettes pour 12$ et de beaux filets de poissons pour moins que rien! Et hop! On fait les provisions : c’est bon pour la ligne…. et la santé!
Au mercado central d’Acapulco!
Je m’étais réjoui, mais trop vite, de pouvoir revoir mon ami Joe mais ce dernier ayant dû quitter subitement Acapulco pour cause de maladie et revenir précipitamment au Québec le lendemain matin de notre arrivée à Acapulco! Ce sera donc pour la prochaine fois.
De même croyions-nous pouvoir revoir Clarence et Maria Peterson que nous avions connus à Cabo San Lucas en Baja California et que nous avions visités à leur magnifique « nid d’aigle » surplombant la baie d’Acapulco lors de notre dernier passage mais un retour de email nous apprend une bien triste nouvelle : Clarence est décédé paisiblement durant l’année. Quel dommage! Il était si calme et si gentil Clarence et un véritable gentleman. Maria nous a semblé bien triste dans son email. On le serait à moins, eux qui étaient mariés depuis plus de 40 ans! Ça nous touche cette disparition. Maria est donc resté au Minnesota pour l’hiver car Clarence décédé… adieu les voyages en VR!
Notre arrêt prévu pour 1 semaine s’étant allongé sur 12 jours, il est temps maintenant de se remettre en route, cette fois pour Puerto Escondido, dont la chaleur, l’année dernière, atteignait jusqu’à 120 degrés… probablement la partie la plus chaude du Mexique!
Pierre et Marie
Les Los Nomadès en action!