Épisode #111: La terre bouge à Barra de Navidad !
Après un petit « congé » réparateur de plus de 4 semaines dans la région de Puerto Vallarta, nous voilà de nouveau sur la route et ….. moi sur le clavier! Cette fois-ci, le trajet sera de courte durée, tout au plus 5 heures, pour arriver là où je ne m’étais pas arrêté l’an dernier : Barra de Navidad! J’aurais dû! Mais après notre aventure d’El Tecuàn, pas surprenant qu’on n’ait pas voulu s’attarder trop trop dans le coin! (Voir notre Aventure # 18)
Barra de Navidad constitue la dernière “pointe” du triangle touristique de l’État de Jalisco qu’elle forme avec Guadalajara et Puerto Vallarta, triangle dont elle n’est pas cependant le pôle majeur. En effet, mis à part Noël et pendant la Semana Santa, peu de touristes choisissent de visiter son paisible rivage. On trouve au fond de la crique abritée de la baie, l’amicale ville de Mélaqué ainsi que la très sympathique Barra de Navidad (à ne pas confondre avec la bahia du même nom et où sont ces 2 villes). C’est un mystère que si peu de vacanciers choisissent de venir ici quelque soit la période de l’année. En effet, avec l’eau claire et calme, la plage longue et déserte et la baie (bahia) tout entière entourée de falaises, la Bahia de Navidad est un lieu très agréable. Et ses habitants y sont si amicaux et si sympathiques!
Baie entre Barra de Navidad et Melaqué
À notre arrivée, nous nous dirigeons directement chez un québécois qui y a une résidence construite au bord d’un des 3 canaux de la ville et où nous attendent également un ami commun, son frère et un autre ami. Notre arrêt prévu pour 1 semaine en durera 2 finalement. Notre ami, un industriel de la rive nord de Montréal, est un type décidé et énergique qui a fait de Barra une partie de sa vie, y mariant même une jolie et gentille mexicaine du nom de Katrina. Confortablement installés au bord du canal, leur maison leur offre le calme et la détente souhaités. Une grosse moto « Gold Wing » et un bateau de type « center console » pour la pêche complètent leurs moments de loisirs pendant les 5 mois d’hiver qu’ils passent ici.
Mais dès la première soirée, alors que nous nous préparons tous pour le souper au BBQ chez notre ami, quelque chose d’inhabituel viendra ébranler le calme et la détente. Soudainement, tout se met à branler, le sol semble se dérober sous nos pieds, la maison tout entière se met à vaciller, toutes les lumières de la maison s’éteignent car l’électricité vient de se couper! Dans les armoires, les assiettes se heurtent bruyamment entre elles, quelques verres tombent par terre et se fracassent… le temps de réaliser que nous vivons un tremblement de terre et de se ressaisir quelque peu de la première émotion, notre première réaction, sous les cris de Katrina et de notre ami, sera de se précipiter dehors : les femmes en avant dans la rue qui voient la voiture d’un des nôtres faisant des mouvements de recul et d’avant de plus d’un pied dans la rue, les hommes autour de la piscine à l’arrière dont les vagues d’eau sortent et viennent se jeter sur nos pieds tellement le tremblement est fort! La secousse sismique aura duré près de 50 secondes et aura une intensité de 7.8 sur l’échelle Richter! De quoi faire beaucoup de dégâts! L’épicentre du tremblement de terre est à Colima, soit à environ 35 milles en ligne droite d’où nous sommes et provoquera l’affaissement de plusieurs immeubles et la mort de près de 30 personnes. Quant à nous, plus éloignés et sans doute plus chanceux, aucun problème, tout va bien. En fait, personnellement, je dois admettre que j’ai trouvé cela plus amusant qu’épeurant, mais les femmes ont été assez secouées par l’événement. Compréhensible pour Katrina qui a vu la maison paternelle complètement détruite par le dernier gros tremblement de terre en 1995 dans la ville voisine de Cihuatlan et en est restée marquée. On le serait à moins!
Le souper à la dorade sera donc annulé ainsi que la partie de golf prévue du lendemain… faute de joueurs, notre ami et les autres décidant de repartir immédiatement pour Puerto Vallarta. Alors, dès le lendemain avec MoMo nous découvrirons Barra de Navidad, où les habitants simples et courtois vous rendent la vie tout à fait agréable, que ce soit Herminia à l’internet ou les préposés de la « fruteria » ou des « abarrotès ». Tout est en train de changer à Barra, les restaurants, de nouveaux hôtels et des clubs se développent rapidement. Une magnifique promenade en bord de mer a été aménagée en « pavé uni » bordée de chaque côté de plages sablonneuses, de restaurants et de bars, menant à un lagon faisant face au « Grand Bay Hotel » à Isla Navidad et d’où l’on peut voir d’énormes bateaux de plaisance privés entrer de la mer par un « inlet » lui-même bordé d’un brise-lames.
Ainsi, rêve d’un mexicain richissime, un hôtel digne du Ritz-Carlton a ouvert ses portes début 1997 tout au bout de la baie, et un port de plaisance-marina peut accueillir jusqu’à 300 bateaux, quelques-uns très luxueux : le Grand Bay Hotel à Isla de Navidad, un des 10 plus beaux hôtels du monde!
L’exceptionnel hôtel Grand Bay à Isla Navidad, une richesse inouïe qu’on ne s’attend pas de voir ici!
La marina privée de l’hôtel Grand Bay à Isla Navidad, vue du toit de l’hôtel Alondra à Barra de Navidad
La lagune de Barra de Navidad
L’Adoquin de Barra de Navidad, une série de restaurants et de boutiques de tous genres… rafraîchissant!
Un petit café terrasse tout à fait français sur « l’Adoquin » de Barra de Navidad! El Hornos Francese qui signifie le Fourneau français, propriété de Christine et Henri, un couple de français émigrés ici depuis quelques années et qui connaissent beaucoup de succès avec leurs différents types de pains et pâtisseries.
Hector Gonzalez, le directeur des groupes et conventions au Grand Bay Hotel, un des 10 plus beaux hôtels du monde. Hector, tout comme son épouse, parlent le français impeccablement! Il y a maintenant plusieurs francophones dans le coin de Barra de Navidad!
La plupart du temps, MoMo branché électriquement chez notre ami québécois nous procure la climatisation lors des heures de pointe de chaleur durant le jour mais les nuits sont fraîches et toutes fenêtres ouvertes nous apprécions de dormir au grand air le long du canal. Barra possède son malécon fréquenté par des touristes qui nous semblent être des habitués de la région. La baie est tout simplement magnifique et les enramadas (restaurants-bar installés sur la plage, habituellement sous une palapa de paille) font la joie de ces touristes… les gringos!
Quant à Melaque (prononcez Mélaké), la ville n’offre pas grand-chose à faire à part déambuler sur le zocalo, s’ébattre dans les vagues et savourer du poisson frais en admirant le coucher du soleil depuis un des restaurants au bord de la mer. À moins que vous n’aimiez flâner au « mercado » local où les marchands ambulants installent leurs tables à qui mieux-mieux tous les mercredi matin où, pour quelques pesos, vous pourrez vous payer un petit souvenir artisanal de la région quand ce n’est pas un CD (pirate) à 15 pesos la copie, que ce soit du Barry White, du Céline Dion, du Kenny J, du Demis Roussos et même du Frank Sinatra!
Les campeurs ont le loisir d’aller s’installer soit au La Playa Trailer Park avec tous les services, et situé le long de la baie ou aller rejoindre les 20 ou 30 québécois qui ont stationné leur véhicule récréatif sur la free beach (!)…pour à peine quelques dollars par jour! Certains y passent même pratiquement tout l’hiver! Certains québécois se retrouvent ici à chaque année depuis plus de 5 ans!
Avec notre moto Ti-Mo, nous avons également put nous promener à La Manzanilla, charmant petit village voisin de Boca de Iguanas, où quelques personnalités québécoises auraient une résidence d’hiver tels les députés Gilles Baril et Joseph Facal sans oublier de mentionner la speakerine Sophie Thibault de TVA et son mari qui s’en font construire une à La Manzanilla, petit village voisin de Melaque, juste de l’autre côté de la montagne. Quant à Gilles Vigneault, ce serait à Barra de Navidad qu’il aurait une villa.
Finalement, je m’en voudrais d’oublier Tenacatita, une plage absolument irrésistible qui fait non seulement la joie de nombreux « gringos » comme nous mais surtout d’une multitude de mexicains qui viennent s’y relaxer avec leur famille le dimanche après-midi. La plage de sable fin y est tout simplement sublime! Sans oublier qu’on peut y marcher sur le sable pendant des kilomètres!
Après 2 semaines dans la région de Barra, nous déménageons maintenant nos pénates vers un endroit qui est bien connue des québécois et que j’affectionne particulièrement : Ixtapa-Zihuatanejo mais surtout « Zihua » comme on l’appelle.
Vous venez avec nous?
Pierre et Marie
Les Los Nomadès en action!