Épisode #96: Santa Barbara, partie 1
Nous quittons Pismo Beach sous un ciel couvert et frais. Comme nous espérions une température un peu plus clémente, nous décidons de faire un bout jusqu’à Santa Maria, 20 milles au sud dans le but de nous rapprocher de Santa Barbara. Comme « Wally » (Wal*Mart) avait un autre cousin à Santa Maria, nous acceptons volontiers son hospitalité pour la nuit.
Le Wal*Mart de Santa Maria… on a déjà vu pire, n’est ce pas?
Mais dimanche matin, vers 9h00, nous nous mettons en route pour Santa Barbara, 90 milles plus au sud. À notre arrivée à midi, le soleil et la chaleur sont au rendez-vous, enfin ! C'est que depuis notre départ de Vancouver, nos n'avons pratiquement pas trouvé de journée nous offrant une température entre 75-80°F. Ça commence à être dur pour le moral à la longue ! Mais à Santa Barbara, c'est différent aujourd'hui !
Lorsqu'on amorce notre dernier virage en descendant la montagne, une des plus belles apparitions nous frappe de plein fouet à la figure sans nous prévenir ! Beau ? Môman, ayoille ! Viens chercher ton ti-gars qui capotte ! Je me tasse illico sur la droite dans une petite enclave et de là, on aperçoit devant nous la baie de Santa Barbara en demi-lune, vue d'environ 300 pieds de haut. Tout le long de cette baie, du sable blond doré sur 250 pieds de profondeur ! Au bout, plusieurs marinas et le port aménagé avec un superbe « Pier » (jetée). Tout le long de la rue principale, large comme c'est pas possible, des palmiers par centaines et d'une hauteur incroyable ! Entre le trottoir et le sable, des centaines de tentes carrées blanches se dressent sans fin et des artistes locaux offrent toutes sortes de marchandises à l'intention des touristes qui se bousculent presque par milliers ! Y a du monde en ville, pas à peu près ! Les rues sont très larges et très propres et il y a beaucoup de circulation en cette fin de semaine de la saison. Mais qu'importe, notre moto s'acquitte très bien de sa tâche.
Notre première tâche est de se trouver une place pour ce soir. Je vérifie au poste de police local pour m'assurer que je peux me stationner face à une école compte tenu qu'elle est fermée (on est samedi) et que je ne risque pas de bloquer la vue des résidents. On me dit qu'en principe c'est OK. C'est réglé, on va essayer ça ! Après quelques autres « spots » d'écoles dans le coin au cas zou ..., on se promène dans les rues de la ville nous offrant une architecture unique à Santa Barbara, de style californien mélangé avec de l'espagnol, avec des toits en terracotta (terre cuite) orange et les murs en stuc beige. Les maisons fourmillent de palmiers à qui mieux-mieux ! Disons que vous êtes sur l'eau, dans la baie : vous voyez l'eau toute bleue, la plage, la rue principale et ses palmiers géants et en arrière-plan, des montagnes tout le tour, sur lesquelles des milliers de maisons en flanc de montagnes ont été construites partout ! Paradisiaque comme panorama ! Et nous qui sommes stationnés en haut et qui voyons tout ça, nous avons la même vue que les maisons de 3 ou 4 millions de dollars, en face de nous.... à cent pieds de l'autre côté de la rue sauf que nous ... on est en avant d'elles ! Ça replace l'égo de se sentir riche pour quelques heures !
Vers 19h30, on se dirige vers notre "hôtel" juste à côté d'une école élémentaire. Après avoir débarqué la moto, on repart avec Ti-Mo à la découverte de la ville. On aboutit sur la rue State, une rue pleine de vie et d'action le soir. Et une piste cyclable ouverte au centre de la rue ... même le soir. En fait, ça va plus vite en vélo qu'en voiture à cause de la circulation ... bien disciplinée !
On a mis notre moto sur une rue transversale à la rue State et on prend une petite marche en nous mêlant à la foule qui déambule le long des trottoirs. Trottoirs vous me dites ? Oubliez les trottoirs conventionnels car à Santa Barbara les trottoirs ne sont pas en béton mais en céramique mexicaine de 12 pouces carrés, d'un beau rouge avec des arrangements bien mesurés. Et leur largeur sont d’au moins du double sinon du triple.... des deux côtés de la rue ! Rajoutez des palmiers dont certains doivent mesurer au moins 50 à 60 pieds de haut et vous avez une rue des plus "glamour".
De toutes les devantures de boutiques, magasins, restaurants, cafés et bars, pas une seule n'est pareille et pas une seule n'est moderne. Un cachet tout à fait particulier se dégage de l'ensemble. Il y a des terrasses partout et, comme il fait bon dehors en ce 5 août, les gens en profitent pour, soit marcher, soit prendre un bon dessert en cette fin de soirée remarquablement douce. On ne fait pas exception et nous voilà assis dehors avec un cappuccino, un café "latté" et ... un tiramisu, sorte de gâteau léger italien qui fond dans la bouche !
Puis, après une courte marche, on reprend notre ballade en moto et on file sur la rue Shoreline Drive, celle qui longe le bord de mer et, à la faveur de la pleine lune, on admire ses reflets sur l'eau qui scintille tout comme le flanc de montagne en arrière-plan qui brille de mille étoiles grâce aux résidences prestigieuses qui nous y semblent suspen-
dues .....
Puis c'est la ballade sur le Stearns Wharf, le plus vieux Pier de la Côte ouest construit en 1872 et qui fait 1,900 pied de long, dont les lattes de bois frétillent sur notre passage, les planches n'étant pas clouées.
Au bout de ce Pier de pêche assez large pour deux voitures, vous avez des restaurants qui offrent des fruits de mer aux visiteurs de passage et plusieurs boutiques agrémentent le tout. Tout contents de notre première journée, nous revenons "à la maison", prenons chacun une chaise portable et on s’assoit une petite demi-heure sous les pins et cyprès à l'orée d'un parc gazonné à l'arrière de MoMo où l'on peut entendre les criquets et les cigales nous annoncer une belle journée pour demain. Tout est calme et silencieux dans ce quartier résidentiel en ce dimanche. Seuls quelques oiseaux nous font sentir discrètement leur présence ......... sous cette pleine lune radieusement claire. (À suivre en Partie 2)
Les Los Nomadès en action!
À la semaine prochaine! Pierre et Marie.