Épisode #93: Big Sur
Il n'y a qu'une allure avec laquelle « Big Sur » doit être traversée. Que ce soit franchir d'un seul coup ses 150 kms ou prendre plusieurs jours à explorer ses merveilles naturelles, cette allure c'est… lentement ! Pour ceux qui traversent la région de Big Sur, il n'y a pas de ville ou village en tant que tel, pas de centre d'achat, de cinéma ou de parc d'amusement.
Big Sur, sur la Highway 1, la première route panoramique de Californie, malgré le fait qu'elle soit très bien maintenue, doit se conduire avec beaucoup de prudence à travers ses courbes très prononcées ses précipices effilés, ses collines inclinées posant à tout moment un sérieux défi à tout conducteur soucieux de sa vie, particulièrement s’il conduit un VR moindrement gros ! Et avec MoMo, il n'y a pas de place pour l'erreur sinon ... fini nos Parties de voyage ! Surtout si l'on veut jouir des magnifiques haltes routières surplombant les bords de mer à vous couper le souffle à ... mille pieds plus bas ! À une allure relaxe, le conducteur et ses passagers peuvent jouir de ce que le regretté écrivain et artiste Henry Miller (un résident de Big Sur) la décrivait comme : "une région où chacun est conscient de son éloquent silence ... le côté de la terre tel que le Créateur voulait qu'il soit".
La barrière de Big Sur commence environ 7 kilomètres passés Carmel sur la 1, en direction sud en un point appelé Réserve d'État de Point Lobos que l'on pourrait appeler, selon le célèbre aquarelliste Francis McComas "la plus belle rencontre de la terre et de la mer au monde". Et je suis entièrement d'accord ! Tout le long de la route, il y a des aires de pique-nique et nous décidons d'arrêter dans l'une d'elles pour dîner. Il m'est très difficile de vous décrire le paysage hors de l'ordinaire que l'on peut observer de si haut avec les rochers isolés de toutes grosseurs disséminées ici et là, à environ 200 ou 300 pieds du rivage, les vagues du large venant se fracasser sur ces rochers pour venir mourir sur la grève. Ça rappelle un peu la Gaspésie, mais en beaucoup plus grandiose. J'en ai mal dans le coup à force de vouloir ne rien manquer de toutes ces beautés qui n'en finissent plus d'apparaître à chaque tournant et Marie qui n'arrête pas de photographier comme une enragée. Absolument exceptionnel comme région. 
Voyez-vous MoMo, notre VR en bas? Photo prise du haut de la route 4004 au Nacimiento Summit.
Au hasard d'un de ces tournants, on aperçoit des motorisés qui sont installés sur un promontoire face à un précipice qui lui-même affronte la mer et les falaises environnantes. Ça y est ! Un « coup d'cœur » suivi d’un « coup d'volant » et on entre dans le Kirk Creek Park en espérant qu'il reste de la place. On accroche le chef du Park au passage qui nous dit de s'installer si on trouve une place. Ça n'a pas traîné ! Deux minutes plus tard, on reculait dans un site si écoeuramment beau qu'on en pleurait presque. Pas possible d'être chanceux comme ça, on a attrapé le plus beau spot ! Et il n’y a que 34 sites en plus dans ce camping!
De notre site, un peu surmonté par rapport aux autres, on peut voir le deuxième plus beau spectacle après le paradis; et en prime, on a une table de pique-nique et un demi-baril de métal de fourni pour le p'tit feu de Marie ce soir, qui est folle de joie ! De toute beauté cette région sauvage et si naturelle pourtant. Et ce soir, je ferai la surprise à Marie en l'amenant un peu plus bas, sur la plage, où, parait-il, les couchers de soleil sont à faire rêver d’après ce que nos voisins de camping nous ont dit. Un beau feu de camp avec quatre grosses bûches, un bon cigare Churchill et un café chaud, vraiment, pour seulement $16, quelle bienheureuse fin de soirée nous avons passé !
Les Los Nomadès 
en action!
À la semaine prochaine! Pierre et Marie.
