Épisode #92: Pacific Grove, Carmel-by-the-sea, Salinas et Laguna Seca

Pacific Grove !

Pacific Grove est la deuxième partie du semi-détaché avec Monterey. En effet, cette charmante petite ville côtière commence où se termine Monterey, la majeure partie de son étendue se situant au sud de la baie de Monterey ainsi qu'au nord de Spanish Bay. Sa population est de 16,100 âmes. La ville a fait ses débuts en 1875, comme un camp d'été méthodiste, où plusieurs centaines de personnes sont rassemblées pour une messe. Dans ces temps, les odeurs de pins et d'air marin amenèrent d'autres membres en retraite et méditation. La première assemblée de camp a eu lieu en juin 1879. En novembre 1879, après que les campeurs eurent retourné chez eux, Robert Louis Stevenson écrivit : "Je n'ai jamais été dans un endroit aussi enchanteur ..."



En 1889, le "Resort" fut incorporé devenant la cité de Pacific Grove. Pacific Grove est le point de départ du très populaire "Seventeen-Mile Drive", la très panoramique route qui se rends jusqu'à Carmel et un "must see" pour tout visiteur dans la région.



Son fameux phare (lighthouse) Point Pinos est en opération depuis 1855 ! Les différents étages du phare reliés par un escalier en spirale reflètent les pièces typiques des gardiens de phares des années 1800 et début 1900.



Les résidences du centre-ville et du voisinage de Pacific Grove nous font voir de magnifiques maisons victoriennes remarquablement préservées et restaurées de façon de maître. Dans cette petite ville qu'on pourrait facilement appeler grand village, aucune construction moderne : toutes les bâtisses sont en pierres taillées, quoique peu nombreuses, mais la très grande majorité sont en lattes de bois toutes de couleur pastel ou en finition de stuc. L'harmonisation de l'ensemble est remarquable et laisse deviner une chaleur qui se transmet à tous les pâtés de maisons. Le stationnement à court terme y est gratuit pratiquement partout dans la petite ville sauf le long de la mer où il y a des parcomètres. De plus, une longue piste cyclable joint à un sentier de marche en sable dur, tout le long de la baie sur plusieurs kilomètres, est offert aux amoureux de grand air et....de patins à roues alignées !

Dans les pointes, des petites plages ont été aménagées entre des récifs amicaux. Quelques amateurs de plongée sous-marine et de kayak en profitent pour pratiquer leur sport favori. Ici, tout respire le confort et la paix. Les gens sont calmes et gentils particulièrement la dame de la Chambre de Commerce locale qui fait office de Centre d'information touristique. Malgré leur taille réduite par rapport à celles de Monterey, les rues de Pacific Grove sont larges et généreuses pour accommoder les nombreux touristes en quête de stationnement. Les quelques rues principales laissent voir une bande médiane garnie de fleurs et arbustes à fleurs. Depuis des années, des milliers de papillons-monarques visitent, entre fin-octobre et mars, un endroit semé de pins sur Ridge Road près du phare mais leur nombre a diminué depuis quelques années.

Marie et moi, après nous avoir fait quelques sandwiches nous sommes rendu à la "Pointe des Amoureux" (Lovers Point) et avons respiré le grand air salin tout en nourrissant une mouette qui semblait nous avoir choisis comme parents d'adoption ...... Sûrement que les quelques morceaux de pain y ont été pour quelque chose !

Carmel-by-the-sea!

Vous vous souvenez du cowboy solitaire dans quelques films spaghetti-western de Sergio Leone ? Celui à l'allure très mâle qui tirait comme une fine mouche? Le même acteur jouait le rôle de l'inspecteur Harry "dirty Harry" Callaghan dont les méthodes plutôt peu orthodoxes (lire: rudes) avec ceux qu'il appréhendait, lui attiraient les foudres de ses patrons ? Cet acteur, c'était Clint Eastwood ! Et il y a quelques années à peine, il a été le maire de Carmel. Je ne sais pas si c'est lui qui a mis de l'ordre dans la ville de Carmel mais ce que je peux vous dire c'est que tout respire l'ordre ici ! Carmel est une très belle ville et le mot est faible pour exprimer tout ce qu'on veut en dire. La meilleure façon de découvrir Carmel, c'est à pied ! La ville sent la richesse à plein nez et croyez-moi, il faut être très riche pour vivre ici ! Les boutiques offrent toutes des items forts chers peu importe où vous allez. Toutes les marchandises sont par contre de très grande qualité. La rue principale, Ocean Avenue, regorge de ces boutiques et restaurants de haute classe. En surveillant bien, on y découvre jusqu'a 60 arrière-cours (court yards) où sont cachés, au bout des petites allées, des petits bistros ou des galeries d'art et même quelques petites boutiques de linge "fashionable"! Et il y a même un "guide des courtyards" disponible au bureau d'information touristique pour ceux qui voudraient s'amuser à toutes les découvrir ! Les Carmélites, nom donné aux habitants de Carmel, ne font rien comme les autres. Les maisons n'ont pas d'adresse : l'emplacement d'une propriété est décrit comme étant au nord ou au sud d'Océan Avenue et du côté est ou ouest de telle ou telle rue, l'ouest étant toujours la direction de la plage. Un règlement municipal interdisant les souliers à talons hauts (vrai !); des souliers de marche confortables sont donc de mise parce qu'on peut marcher très longtemps à Carmel ! Quant à rouler, c'est plutôt à déconseiller : pensez-y, à environ trois ou quatre milles de Carmel, la circulation était complètement bloquée ! C'est dire si la ville est populaire !

Le bord de mer à Carmel-by-the-sea

Les visiteurs souhaiteraient-ils surprendre une vedette de cinéma en train de magasiner ? À tout événement, on a réglé notre problème de trafic assez vite en se faufilant tantôt entre les voitures, tantôt par la gauche, tantôt par la droite, et hop ! Nous voilà arrivés avec notre moto puisqu’on a laissé MoMo dans le stationnement sur le pier de la Garde Côtière à Monterey ! Le stationnement y est gratuit mais TOUTES les places sont prises ! Ici encore, aucune construction moderne; tout est d'inspiration espagnole et mexicaine et l'ensemble est très réussi.



Le prix des maisons a quelque chose de particulier : toutes sont affreusement chères ! Des maisons que l'on paierait environ 300 000$ chez nous coûtent au bas mot 2 millions de dollars US et même plus ici à Carmel ! Il y a des arbres partout dans cette petite ville sans aucun immeuble en hauteur.



Quant à la baie et la plage de Carmel, un vrai rêve tellement c'est beau, propre et le sable doré ! Carmel est situé à 120 milles au sud de San Francisco, 70 milles au sud de San José et 350 milles au nord de Los Angeles. Son élévation est de 212 pieds au-dessus du niveau de la mer. Au dernier recensement, Carmel comptait 37,733 habitants et ...... 847 chiens ! Les hôtels-auberges abondent et les chambres sont plutôt ... inabordables pour le commun des mortels si l'on en juge par quelques-uns annonçant des prix de 325$ à 495$US la nuit ! Somme toute, un très beau village pour faire du lèche-vitrine et repartir vite $$ !

Salinas & Laguna Seca !

Salinas est situé 17 milles à l'est de Monterey. La route pour s'y rendre est à voie simple durant la presque totalité du trajet; de chaque côté de la route, des vallons désertiques clairsemés de quelques arbres secs agrémentent la nature. Le sable prédominant à la base des arbres est couleur vanille ! Salinas est une ravissante petite ville de 151,060 habitants. Elle a été rendue célèbre parce qu'elle a été le berceau d'un des plus grands écrivains du vingtième siècle. Cet écrivain a grandi jusqu'à l'adolescence à Salinas. Il a écrit plusieurs livres qui, non seulement ont été primés ou à partir desquels on a fait des films, mais il s'est mérité les plus grands honneurs : le prix Pulitzer et le prix Nobel de littérature en 1962. Nous parlons, bien sûr de John Steinbeck, l'auteur bien connu de livres et de pièces de théâtre tels "East of Eden" (À l'est d'Éden), "Of Mice and men" (Des souris et des hommes) et ''The Grapes of Wrath", mettant en évidence l'esprit humain.


Le centre National John Steinbeck à Salinas

Steinbeck est né en 1902 à Salinas et a travaillé dans quelques ranches des environs dans la fertile vallée du même nom, absorbant la riche atmosphère qui transpirera dans plusieurs de ses livres. Il est décédé à New-York en 1968 et repose maintenant dans le caveau familial situé dans le cimetière "Garden of Memories" à Salinas. Marie et moi nous sommes rendus au National Steinbeck Center ainsi qu'au 132 Central Avenue, dans le centre de Salinas, adresse de la maison où Steinbeck a grandi. Une magnifique maison de style victorien dont les propriétaires actuels en ont fait un restaurant à sa mémoire. Le cachet de la maison n'a rien perdu de son originalité avec sa tourelle. Nous en avons pris, bien sûr, une photo en souvenir de cet homme qui a bâti une œuvre littéraire remarquable et dont le travail maintient une popularité unique et sans fin.

La ville de Salinas se diffère des autres villes de la région en ce sens qu'on dirait qu'elle n'est pas en Amérique. Ici, aucune influence américaine dans les bâtisses, les stationnements, les restaurants avec cuisine mexicaine (où nous avons mangé tacos et super burritos) les rues, etc. Bien agréable. Mais la Vallée de Salinas possède les terres les plus productives des USA. La Vallée a été connue longtemps sous le nom de "Plat de Salade du monde" car son climat permet la production de plusieurs variétés de salades dont la "iceberg", radicchio, arugula et d'autres connues sous le nom de "Spring Mix"; 60% de la production du chou et du brocoli, 50% des épinards et 90% des artichauts des États-Unis viennent de Salinas Valley qui est aussi le plus grand producteur de fraises au MONDE et nous pourrions parler aussi des raisins, céleris, carottes, champignons, oignons, asperges et ail !



Sur le chemin du retour vers Monterey, je vois une enseigne et je décide d'enfiler dans ce qui allait être notre surprise de la semaine : nous entrons dans l'enceinte même de la Laguna Seca, piste de course de Formule où se tient le Grand Prix mondial de moto en septembre prochain! Comme il n'y a pas de sécurité, on se glisse dans tous les coins possibles de la piste et même près des estrades d'honneur, à côté des tours de télévision, dans le paddock de course, etc... Il y avait une trentaine de motos qui coursaient à des vitesses mirobolantes se situant sûrement entre 200 et 250 km/h ! Ti-Mo notre moto en a attrapé un complexe d'infériorité !

Les Los Nomadès     en action!

À la semaine prochaine! Pierre et Marie.