Épisode #75: Paràcho, Zamora de Hidalgo et le geyser ...
Le lendemain matin, ce sont quelques autobus remplis de touristes mexicains qui nous réveilleront…… à 6 heures! Ils sont venus voir le volcan Paricutìn que nous avons pu voir hier également mais de loin car il est situé à encore 10 km plus loin que l’église envahie par la lave volcanique et faire ce trajet à cheval…. c’est beaucoup demander à nos entrecuisses déjà meurtries par nos 2 fugues à cheval de la veille! Il fait encore très noir dehors car le jour ici ne se lève que vers 7 heures. Mais voilà une vingtaine de chevaux tenus en laisse par leurs maîtres, des Indiens « pérupechanò », qui surgissent de nulle part et qui s’approchent des bus et nos mexicain(e)s qui, tout ébouriffés sans doute de leur nuit passée sur la route, sortent des cars! D’une façon, je suis content de m’être levé si tôt car cela nous permettra de jouir d’une journée plus longue compte tenu que nous nous sommes couché à …. 20h30 hier! Rien à faire dans ce village le soir. Tout est mort! Enfin… on peut comprendre pourquoi certaines Mexicaines ont tant d’enfants…
Premier arrêt : Paràcho. Situé à 30 km au Nord de Uruapan, Paràcho offre aux guitaristes une chance de libérer le « mariachi » en eux. Tous les magasins de la ville sont remplis de guitares minutieusement fabriquées. On peut réaliser des affaires fantastiques! Pendant 2 semaines en août, la ville organise un festival de guitare de renommée mondiale. Musiciens et artisans prennent alors part à une orgie de concerts classiques, de feux d’artifices, de danses et de concours acharnés. La patronne de la ville est Sainte Ursule et est fêtée le 22 octobre. Nous nous arrêtons à une toute petite boutique de guitares le long de la rue principale, heureusement ouverte à cette heure matinale, et nous faisons connaissance avec Manuel et Rubio Cano, père et fils, et constructorès de guitarras depuis 4 générations! La partie avant de la boutique d’environ 10’ par 14’ de large est consacré à la vente avec 2 présentoirs contenant chacun une dizaine de guitares, toutes composée de différents bois dont une magnifiquement fabriquée en bois de rose laqué venant de l’Inde avec un son chaleureux et envoûtant comme seules les guitares sèches peuvent rendre. Puis Rubio nous montre un autre genre de guitare s’apparentant cette fois plus à une grosse mandoline et appelée tricordio à cause de ses 4 rangées de 3 cordes rapprochées, inconnue pour nous mais très apprécié semble t-il au Mexique pour interpréter des airs folkloriques régionaux. La partie arrière de la boutique, moins grande encore que le devant, repose sur un plancher de béton avec, ici et là, quelques outils particuliers et plusieurs parties de guitares en bois non assemblées. Je cherche du coin de l’œil des outils modernes et de précision. Aucun!
Une guitare tricordio
70 km plus loin ce sera Zamora de Hidalgo reconnu comme le centre de la pomme de terre du Mexique où, à l’entrée de la Ciudad, je vois une magnifique shop de pneus avec toiture élevée, je m’arrête donc pour demander s’il ne ferait pas à MoMo un petit « cambio de aceite con filtro » (changement d’huile avec filtre)? Pas de problème! Voilà Luis et Antonio effectuant le tout et tant qu’à y être pourquoi pas aussi le filtre à essence? 12,000 km s’étant écoulés depuis la dernière vidange, MoMo sera certainement heureux de sa nouvelle viscosité! Comme j’avais apporté mes huiles ainsi que mes filtres de rechange pour le moteur diésel de MoMo, je suis certain qu’il n’y aura pas d’erreur de produits. Une heure plus tard, la fracture arrive, ( la doloròsa ). Combien pensiez-vous? Vous vous êtes encore trompé! 50 pesos (5$), INCROYABLE! Ça vaut bien 2$ de pourboire aux mécaniciens, non?
Le prochain arrêt, environ 15 milles plus loin, sera aux geysers d’Ixtlàn, où nous pourrons, pour 5 misérables pesos (0.50$), s’asseoir dans une des 3 piscines d’eaux thermales provenant des entrailles de la terre et reposer dans l’eau chaude et bienfaitrice. On ressort de là avec la peau et les cheveux plus doux. Drôle d’endroit, alors qu’il y a des trous dans le sol autour des piscines d’où sortent de la fumée provenant des geysers….
Je suis bien heureux d’avoir fait ce petit écart géographique à notre itinéraire, ce qui nous aura permis de connaître non seulement des attraits touristiques des plus intéressants et souvent oubliés par les touristes étrangers mais surtout de faire connaissance avec le Mexicain de tous les jours, Monsieur et Madame Gonzalez, Gutierrez, Valdez, Cano, Rosalès et Galvan, des gens simples, sympathiques, souriants et hospitaliers à en faire rougir nos propres compadrès.
À la prochaine! Pierre et Marie
La semaine prochaine : Fiesta à Lago Chapala!