Épisode #58: Whistler et Blackcomb!
On est samedi matin et nous avons établi notre « bureau-chef » à Richmond depuis vendredi dernier pour au moins deux semaines dans la région de Vancouver. Mais les fourmis nous piquent le bout des orteils car le "mal de découvrir" nous reprend de plus belle. Nous décidons donc de repartir pour environ dix à douze jours de voyage.
Nous partons très tôt pour Whistler et son voisin Blackcomb, à environ 120 kilomètres au nord de Vancouver par la 99. Ces deux villes sont des centres de ski reconnus par les skieurs de partout dans le monde. Les deux villages soudés l'un après l'autre, ont été construits et développés sous ce qui nous apparaît comme deux énormes camps de vacances pour adultes. Il n'y a aucun "building" en hauteur sauf quelques hôtels "lodges", les immeubles de condos pullulent à qui mieux-mieux et leur construction ressemble tous à des habitations de style européen. Si je ne me trompe pas, les promoteurs seraient les mêmes qu’à Tremblant.
À travers les nombreux "blocs" de jolis immeubles à logements se faufilent ici et là des mini petites grappes de commerces tous plus différents les uns que les autres, au grand plaisir des nombreux touristes qui, suprenamment, ont envahi les deux villages cette fin-de-semaine malgré la température maussade. Stationné plus tôt dans le stationnement restreint en grandeur près du "IGA" local, lui-même entouré de boutiques et restaurants, MoMo est coincé pendant de nombreuses heures entre plusieurs véhicules, incapable de bouger et nous devons attendre "un peu d'air" ce qui fut fait après trois heures d'attente ! En dignes Los Nomadès, on se " park " pour la nuit dans un des huit énormes stationnements mis à la disposition du public venus visiter le grand village, car les places pour se garer sont assez rares à l'intérieur même du village.
Quoique se soit indiqué "day parking avec risque de touage", on décide de prendre la chance, on verra bien. On débarque le scooter et on part rouler autour tout en cherchant une place pour souper ce soir, place que l'on veut chaleureuse et raisonnable au niveau prix. On frappe dans le mille à la deuxième place : un charmant petit pub irlandais avec toute la chaleur qu'on peut imaginer avec les boiseries partout à l'intérieur. De plus, un duo féminin, une violoniste et une guitariste-chanteuse nous divertissent pendant tout notre repas-maison irlandais. J'ai choisi un " stew " et Marie un pâté avec steak et légumes : excellent, surtout avec les patates pilées à l'ail! Le duo de musiciennes était remarquable particulièrement par la virtuosité de la violoniste à interpréter des airs endiablés tirés du folklore irlandais qui soulevaient les spectateurs qui tapaient des mains, jouaient de "la cuillère" et applaudissaient à tout rompre.
Un des ponts entourant Vancouver
Une petite marche s'imposait par la suite et c’est derrière le sous-bois, où est stationné MoMo, que nous allons voir de jeunes garçons se livrer à des prouesses sur planche à roulettes dans un petit parc spécialement aménagé pour eux avec vallons et bosses dans un ensemble fait tout en béton. Quelles prouesses ! Le lendemain matin, je suis debout très tôt et soudainement je vois apparaître une douzaine de jeunes qui marchent dans le stationnement avec leurs bottes et leurs skis sur les épaules. Probablement ils viennent d’aller chercher leurs instruments en vue de l’hiver qui arrivera dans quelques mois, me dis-je. Je sors en vitesse et leur demande ou ils s'en vont comme ca ? "On s'en va faire du ski, en haut de la montagne dans les glaciers". Wow ! On fait du ski en haut pendant qu'on marche en " gougounes " en bas au village ? Quel pays !
Nous repartons de Whistler une journée plus tôt parce qu’il pleut ce matin. Nous prenons tout de même notre petite marche de santé durant une petite heure en arrêtant entre- temps à un Starbucks Coffee. Nous reprenons finalement la route après un petit incident qui aurait pu très mal tourner : je suis en train de replacer le scooter sur son élévateur à l’arrière de MoMo lorsque j’entends un drôle de bruit provenant du dessous de MoMo. Il me semble reconnaître le bruit familier du système de freins à l’air qui est probablement resté à « ON ».
Je vais vers l'avant et je demande à Marie de voir si le frein à l'air est à "ON" et elle me répond que oui. "Alors, met-le à OFF " lui dis-je, puis je retourne à l'arrière continuer à resserrer les sangles des bicyclettes. Soudain, MoMo se met à reculer ! J'ai juste le temps de m'enlever en me jetant de côté pour ne pas me faire happer et passer en dessous de MoMo, je cours en vitesse sur le côté jusqu'à l'avant pendant que MoMo continue de reculer de plus en plus vite, ouvre d'un coup sec la porte, les marches électriques sortent automatiquement, monte et me précipite sur le siège du conducteur et pèse à fond sur les freins. MoMo arrête de dévaler le terrain de stationnement. OUF! Il était moins cinq! Mais que diable a t-il bien pu se passer ? Au lieu d'enlever le système de freins à l'air (PacBrake), Marie a pesé sur le petit bras jaune du frein À MAIN ce qui a débloqué les quatre roues qui deviennent alors au NEUTRE. Inutile de vous dire que ça pris quelques heures pour me remettre de mes émotions. S’il avait fallu que l’arrière de MoMo soit stationné tout près d’un mur, c’est moi qui écopait, écrasé entre les deux! Le trajet de retour s'est effectué dans un silence plutôt éloquent. Je me sentais comme quelqu'un qui a frôlé un désastre et ça m'a rendu mal le reste de la journée.
Marina près de Horseshoe Bay
En cours de route, je tente de trouver un chemin qui me conduit au bord de l'eau que nous pouvons apercevoir tout le long de la route. Après trois essais infructueux à me ramasser dans des chemins sans issue et à tenter de virer MoMo dans des fins de rues plutôt étroites, la chance me sourit et nous nous retrouvons à la Sunset Marina, directement au bord de l'eau avec une vue imprenable sur le golf menant au Pacifique avec les montagnes tout autour, les " traversiers " en provenance de Bowen et de Nanaïmo sur l'ile de Vancouver où nous serons dans quelques jours. Je prends une p'tite vodka sur glace rafraîchissante, café pour Marie et ce, sous un soleil des plus radieux.
Soudain, on entend des voix et on se penche par dessus le parapet du patio sur lequel nous sommes assis et devinez ce que l'on voit ? Je n'en crois pas mes yeux
Une otarie (seal) de mer venue chercher son petit lunch quotidien du proprio de la marina. Celui-ci, juste au-dessous de nous, sort d’un seau quelques petits poissons et les tend vers l'otarie qui ne se fait pas prier pour venir les gober directement de sa main.
Toute tachée de gris sur un fond noir, elle était toute gracieuse dans l'eau de la marina. Nous apprenons également qu'ici les marées sont hautes de 14 à 16 pieds. Deux fois par jour donc, l'eau monte et descends jusqu'à 16 pieds !
Nous repartons et quelques milles plus loin, nous empruntons la Marine Drive Road, un chemin qui nous guide sur un bon 20 milles parmi des résidences très luxueuses de West Vancouver, des marinas et finalement, à Ambleside Park Beach, une plage magnifique, en plein centre de Vancouver avec un grand quai (Pier) où nous voyons plusieurs pêcheurs japonais ou chinois (disons que j'ai de la misère à les « différencier ») remonter leurs drôles de cages en forme de pyramide avec plusieurs crabes à l'intérieur, attirés par les morceaux de poulet cru attachés à la broche du fond. Ingénieux ces asiatiques ......
La semaine prochaine : Minter Gardens et la Porte de l’Enfer !