Épisode #54: La ballade en train et Osoyoos!
Comme Marie et mes truites dorment encore, j'en profite pour lire les dernières nouvelles du journal mis gracieusement à notre porte, particulièrement celles portant sur les résultats de la Bourse qui a été fortement à la baisse la veille : content d'être en dehors du marché ces temps-ci. Je me demande comment réagi mon ami Jacques qui transige la Bourse régulièrement. Tant qu'à moi, je vais attendre un peu plus tard avant de prendre une décision si je retourne dans le marché.
Lecture terminée, Marie vient de se lever, il est 8h00, je mange mon plat de céréales dehors près de l'eau, salué au passage par deux "joggers" et une cycliste qui passent à intervalle. Tout ce beau monde semble de bonne humeur. Déjeuner terminé, on se met en route pour le tour de train. Le Kettle Steam Train date du début de l'autre siècle et fonctionne encore très bien. Le bruit du sifflet et la fumée noire du train nous mentionne sa présence.
Le Kettle Valley Steam Railway Train datant du début des années 1900
Le train nous fait découvrir la campagne environnante avec ses plants de vignes. Notre ballade dans la vallée dure 1h30, le chef de gare, le chef de train, le conducteur (trice), les itinérants (hobos) avec leur baguette et leur ballot, tout est d'époque au grand plaisir des passagers.
La ballade terminée, nous filons vers la ville de Penticton directement chez Wally, notre cousin " favori ".
Après avoir descendu Snoro notre scooter et après avoir visité la "beach" locale, en fait il y a deux "beach", une à chaque côté de la ville, on décide de prendre une marche sur Main street, bourrée de boutiques et de cafés. Vers 17h00, nous embrayons pour le Barley Mill Brew Pub, une des deux brasseries locales, pour souper.
Par la suite, on rentre à la maison. Pendant que Marie va rendre visite à Wally, j'en profite pour aller « taquiner le carton » au casino. J'ai perdu 18$ mais encore une fois, j'aurais dû partir lorsque j'étais en avance de 220$. Ah, l'ambition ... Le Black Jack, c'est comme dans la vraie vie : il faut savoir quand se retirer...
Nous quittons Penticton sous un soleil radieux vers 9h00 pour Osoyoos, la partie la plus au sud de la Colombie Britannique, en fait à un kilomètre des lignes USA. Chemin faisant, nous voyons des champs à perte de vue avec des pommiers, des abricotiers, des nectariniers et toutes sortes de champs de piments, de carottes et autres légumes sans oublier les milliers de plants de vignes.
En arrivant, comme d'habitude, on s'arrête au Bureau Touristique pour demander les centres d'intérêts du coin. On nous parle du seul désert canadien qui est ici à Osoyoos. Pour camper, on nous suggère le Haynes Point Provincial Park dont une pointe du Park s'avance en plein milieu du lac Osoyoos pour pratiquement le couper en deux. On se dirige vers le Park pour y inspecter et voir ce que ça l'air et on se fait pas prier deux fois pour s'installer.
Imaginez : on se décroche un site direct au bord de l'eau avec une table de pique-nique avec base en béton et notre plage privée à côté de MoMo. Sans oublier le tiers-de baril en métal ouvert pour nous faire un p'tit feu avec les bûches de bois fournies, s.v.p. ! Quelle chance ! À 20$ par jour, on embarque ! Une fois installés, on se promène un peu partout. On rencontre au "truck stop" du coin une étudiante de Cégep de Deux-Montagnes nous dire qu'il sont une cinquantaine qui campent quelque part, pas loin dans le bois, tous venus travailler pour ramasser les fruits pour la saison. On la salue et on continue à explorer les alentours.
Revenus à MoMo, on ouvre l'auvent et on se prépare un p'tit feu « douceureux ». On fait cuire notre poulet sur la grille du feu pour terminer une magnifique journée ensoleillée. Le lendemain matin il pleut, le temps est maussade et frais. Je suggère à Marie que ça doit pas être chaud pour les étudiants québécois dans leurs tentes sans chauffage avec cette pluie et ce temps si humide et qu'on devrait leur faire une surprise en allant leur offrir un dîner de hot-dogs. Aussitôt dit, aussitôt fait ! On passe à la "grocery" du coin. Sept douzaines de saucisses et de pains hot-dogs, pains blancs et pots de beurre de peanuts, quatre caisses de Pepsi et 70$ plus tard, on se pointe chez les jeunes pour leur faire à dîner. On ouvre l'auvent pour être à l'abri de la pluie, on sort le BBQ et la table et on opère. On part la génératrice pour faire le café pour leur donner de la chaleur et on commence la cuisson. Il en vient cinq, puis dix, puis vingt, puis vingt-cinq, finalement trente-cinq à quarante défilent pour leur ration de "chaleur" à manger. Et ils sont tous "ben le fun", nous remerciant bien chaleureusement de notre geste surprise, nous démontrant leur reconnaissance. Ça, mon ami, ça fait du bien au cœur de savoir qu'on a rendu service à des jeunes de chez nous qui n'ont pratiquement rien d'autre que leur jeunesse et leur bonne volonté de travailler. Marie et moi, on est contents de nous et de notre journée.
La journée se termine sur une ballade aux États-Unis à un kilomètre de là pour faire le plein de diesel à… bien moins cher!
Après que Marie ait été fait le gros du lavage à la « laundromat » du coin, nous quittons Osoyoos sous un soleil nuageux et frais mais content de partir vers une nouvelle destination. Mais tout d'abord, nous nous assurons de passer chez la vendeuse de fraises du coin qui possède un grand champ de fraises lesquelles s'avèrent juteuses et sucrées à mort !
Comme on s'était régalé la veille à la même place, on en veut encore avant de partir. Depuis le début de juin, les fraises sont déjà prêtes par ici. Nous retrouvons huit des jeunes du party de hot-dogs de la veille qui se sont trouvés du travail dans ces champs de fraises en attendant le temps des cerises qui vient de commencer. En route, nous passons par Kereméos et Princeton et entrons dans le E.C. Manning Park rencontrer à mi-chemin Duane et Martha que nous voyons pour la première fois même si nous correspondons avec eux depuis Banff (trois semaines) par l'intermédiaire de Pocketmail. Comme nous faisons partie du même Good Sam Club (Wal*Mart RV, un million de membres) et que Duane est bénévole pour la région, nous nous "parlons" pratiquement tous les jours depuis ces quelques semaines pour échanger sur les meilleurs tracés de routes ou attractions que nous devrions visiter. C'est d'ailleurs Duane qui avait suggéré de prendre la route Penticton-Osoyoos-Princeton-Manning Park-Hope qui est des plus panoramiques plutôt que d'enfiler directement à Hope de Kelowna.
En arrivant dans le stationnement du Manning Park, il est là qui nous voit et qui nous fait signe en reconnaissant MoMo. Un grand gaillard d'au moins 6'2", probablement 235 livres, avec un collet de barbe blanche avec barbichette à la Professeur Tournesol. Toute une pièce d'homme! Mais d'un calme et d'une douceur rassurante. Sa femme Martha, toute menue et un peu gênée aux premiers abords nous salue également. Nous les recevons à bord de MoMo quelques minutes afin de faire plus ample connaissance et, par la suite, nous allons manger une petite bouchée au café du Resort.
Duane, 67 ans, originaire de l'Ontario est un retraité de Radio-Canada depuis sept ans où il s'occupait de maintenance dans les appareils télévisuels tels les caméras de studio, etc. ... Un homme tout à fait charmant, délicat, toujours riant et tellement serein malgré son diabète et sa condition cardiaque. Martha a 76 ans, même si elle ne les paraît pas, et est originaire du Nouveau-Brunswick. Elle avait 25 ans lorsqu'elle a fait la connaissance de Duane, alors dans l'armée et qui, lui, en avait alors seize lorsqu'ils se sont mariés, il y a maintenant plus de 50 ans ! Ils ont eu six enfants, sont les heureux grands-parents de treize et arrière-grands-parents de un.
Après un rapide lunch au Manning Resort, dont les colonnes de soutien sont toutes sculptées à même des arbres, nous nous quittons et promettons de se revoir un peu plus tard en début de soirée au Fairfield Island Sportsfield Park où nous assisterons à la grande finale de championnat de baseball (12 ans) dont fait partie Matthiew, leur petit-fils. Partie excitante puisqu'à la dernière manche, avec trois hommes sur les buts, l'équipe de Matt aurait pu gagner mais la partie s'est terminée 11 à 9. Par la suite, Duane nous invite à venir nous stationner dans son "driveway" pour les prochains jours afin de visiter la région de Chilliwack et des environs. Nous acceptons volontiers.
Un coup installés et une prise-rallonge de 15 ampères reliée à MoMo nous procurant ainsi le courant 110 volts, nous nous couchons avec la promesse d'une belle petite journée à venir le lendemain et les jours qui suivront puisqu’ils nous ont organisés un beau petit agenda…
À suivre!
La semaine prochaine : La ballade en train et Osoyoos!