Épisode #53: Summerland!

Il fait très chaud à 7h00 lorsqu'on se lève le lendemain de la « grande noirceur »!  Après avoir pris notre temps pour déjeuner, nous revenons doucement sur le lac Shuswap et admirons les magnifiques paysages.  Allons faire un dernier salut à Jean-Noël sur son magasin flottant et rentrons à la base Waterway à Sicamous vers 14h00.  Le temps de réunir et sortir nos effets personnels, nous retrouvons MoMo, fidèle au poste, qui nous attendait depuis cinq jours.

Je me demandais si nous allions avoir de la difficulté à le faire démarrer. Pensez-vous?  Au quart de tour et le voila parti! C'est qu'il est orgueilleux ce MoMo !  Personnellement, j'avais hâte de revenir à la base car on avait laissé nos argents et chèques de voyage chez MoMo et comme il y a de la sécurité 24 heures par jour chez Waterway on n'avait pas mis le système d'alarme car on n’était pas là pour l’arrêter si jamais il se « déclenchait ».  Aucun problème, tout est là !  Le temps de " dépacter nos p'tits " et nous revoilà sur la route. Un petit arrêt à la manufacture de " house-boats " de Waterway à quelques kilomètres de Sicamous me permet de voir quatre énormes "house-boats" à différents stages de leur construction. Très intéressant. Je pense qu'il y aurait de l'argent intéressant à faire en organisant au Québec des " fins de semaine  " à 395$ du couple par 6 (chambres) en plus des réunions d'affaires qu'on pourrait y tenir durant le jour et les "cocktails" de 5 à 7. La construction est très bien faite, avec des matériaux de première qualité comme des 2 X 4, les murs en fibre de verre, les pontons en aluminium, etc.


Notre tracé dans la Vallée de l’Okanagan jusqu’à Vancouver



Nous nous dirigeons vers Vernon lorsque je vois sur le côté de la route une affiche indiquant "Salmon Arm", la seule ville que nous n'avons pu faire qui est la partie basse gauche du "X".  On fait un virage et on y va, on verra bien !  Après vingt minutes, on arrive à Salmon Arm et la vue du haut de la colline nous surprend un peu. 



C'est une ville assez grosse, en bas d'une vallée avec de l'eau autour.  Une énorme fontaine haute d'au moins 150 pieds nous salue à notre arrivée.  On se dirige vers le Bureau Touristique pour connaître les points intéressants du coin.  On va se stationner dans le parking du Piccadilly Mall, on débarque le scooter et on part en ballade. 

Nous allons au "Wharf" local, impressionnant par sa longueur ce quai de bois, autant que par sa largeur, la haute qualité de sa construction.  Au bout, un restaurant et une compagnie qui offre des "sea-doos", des bateaux ... et des "house-boats" à louer.


Une énorme murale dans Salmon Arm

Le panorama y est imprenable sur la baie.  On se dirige chez HPB, le pub à la mode du coin.  Des amateurs jouent de la musique, les gens sont joyeux, la bouffe est OK.  On va se coucher, le cœur content de nos cinq derniers jours et prêts pour le lendemain matin, vendredi, pour le Farmer's Market, sorte de marché de fruits et légumes à ciel ouvert dans le stationnement, tout juste en avant d'où nous sommes stationnés à 50 pieds !  On a donc hâte au lendemain matin ........


Notre stationnement dans le Piccadilly Mall. On nous a gentiment permis de se stationner pour la nuit, prêts pour le marché du lendemain.

On est à l'assaut du Farmer's Market, rempli de tentes et de kiosques de toutes sortes dès son ouverture à 8h00.  On s'approvisionne en œufs, en saucisson-maison pour BBQ, en pain rye-blé entier, en tarte framboise-rhubarbe, en tomates, en pots de confiture aux pêches de la région (on est toujours dans la vallée de l'Okanagan), des oignons, du chutney, brioches à la cannelle, etc. Tous ces produits sont frais et délicieux !  Un coup terminé, MoMo nous transporte vers Summerland, petite municipalité longeant le lac Okanagan, très prisée des touristes pendant l'été.


Un Bed & Breakfast sur la grande route à Summerland : tout à fait magique comme endroit!

On ne veut pas manquer une des attractions principales de la ville : un tour de train sur 16 kilomètres dans la vallée.  Mais pas n’importe quel train : le Kettle Valley Steam Railway Train date du début des années 1900 et doit nous promener pendant 1h30 dans les vallées environnantes, ce que nous ferons le lendemain samedi pour le départ de 10h00. On en profite alors pour se promener dans le coin le long de Lakeshore Road, tout le long du lac, ravissant !  On soupe au Shaughnessy's Cove, mignon petit restaurant directement sur le lac.  Nous écoutons la musique de Andy Guy, un rasta de Trinidad, qui nous joue du "steel drum" sur des airs de chansons populaires.  Par la suite, on se cherche un petit coin pour la nuit. 


Notre petite cachette « Los Nomadès » pour la nuit!

Un petit "pullout" le long du lac directement à côté de l'eau fait notre affaire, on se "stationne" pour la nuit.  On marche le long de la petite route du lac et on entend soudainement une espèce de frétillement intense provenant du bord de l'eau.  On se demande bien ce que c'est.  On s'approche et on aperçoit au moins une centaine de truites, dont la plupart assez grosses, se frétiller et se tasser les unes contre les autres, hors de l'eau, sur et entre les roches qui gisent le long du rivage.



Un vrai spectacle qui dure des heures.  Probablement une sorte de rituel amoureux d'accouplement ou de dépôt d'œufs, me dis-je.  Je trouve frustrant de n'avoir pas de filet car j'en attraperais bien un paquet rien qu'à tendre le bras.  Mon ami Michel en serait malade de jalousie, lui qui adore la pêche.  Il me dirait que c'est probablement une autre histoire de pêcheur !  De la bonne truite fraîche, ça serait super bon.  Et même pas besoin de ligne en plus !

Je m'approche, il y en a une, assez grosse, qui semble immobilisée, comme épuisée. Voilà ma chance! Elle s'est réfugiée sous une roche, sans issue. Je la prends par la queue, la tire doucement à reculons toujours dans l’eau… je trippe au « boutte » !  Personne en voudra me croire. Le cœur me débat à 120.  Lorsque le gros du corps de la truite est sorti, avec l'autre main, je lui serre les "ouies", la sort de l'eau... mais un fougueux et violent coup de corps et de queue me la fait échapper dans l'eau! J'en rage, pendant qu'elle s'enfuie en "overdrive".  Frustrant au max !  Elle était déjà dans ma poêle en train de frire...

On se couche en espérant ne pas se faire éveiller en pleine nuit pour se faire dire de déménager de place car, en réalité, ce "pull-out" est plus un endroit mis à la disposition des automobilistes pour s'arrêter quelques instants pour admirer le panorama et non pas pour rester pour la nuit.  Et comme on n'aime pas plus qu'il faut les parcs de motorisés, on préfère les endroits un peu plus exotiques comme celui-là.  Comme on est tout juste à côté de la route, même si c'est désert, et qu'on veut être certain d'être vu dans cette noirceur parfaite, on laisse notre veilleuse extérieure allumée, au cas où, un chauffeur saoul du samedi soir...

Je me lève à 6h00 du matin, éveillé par le bruit des vagues déferlant sur les roches du rivage à 50 pieds à peine de MoMo.  J'ouvre un côté du rideau qui cache le devant du pare-brise pour voir si on y aurait pas déposé un billet d'avertissement ou pire, une contravention. Rien ! Marie dort encore. Alors j'en profite pour prendre ma chaudière de plastique rouge et je m'en vais au bord de l'eau en espérant que les truites sont encore au rendez-vous. Pensez-vous!  Leur party de « fesses » est terminée, pas une seule  
truite en vue !

Je reviens désappointé au motorisé et remarque une espèce d'enveloppe bleue pâle en plastique transparent tout juste à côté des marches d'entrée de Momo.  Je n'ose croire ce que je vois ! Sûrement quelque chose qui était là depuis quelques jours, me dis-je.  J'ouvre le sac et retire ce qu'il y a à l'intérieur et je n'en crois pas mes yeux : on m'a livré le journal du samedi matin !  Et à ma porte en plus, dans ce coin isolé.  Il faut le voir pour le croire.  Une place perdue comme ici avec rien aux alentours, on me livre le journal !  WOW !  Sont plus que recevant ces gens de Summerland !!!!! Qui dit mieux?

La semaine prochaine : La ballade en train et Osoyoos!