Épisode #25 : Oaxaca!
Le 5 février : Oaxaca
Partis de Bahias de Huatulco vers 7h30, nous arriverons à Oaxaca (o-â-hâ-kâ) vers 15h30. Vu la longueur hors-tout de MoMo (40 pieds avec le support à moto pour Snoro) et des courbes prononcées sur la Mex 175, il nous a été conseillé de l’éviter et de plutôt continuer sur la 200 jusqu’à Salina Cruz-Téhuantépec puis de privilégier la 190. Dans l’ensemble, la route nous a satisfait tout en considérant qu’entre Téhuantépec (té-wann-té-pec) et Oaxaca, nous avons dû monter jusqu’à 5276 pieds dans les montagnes nous offrant de ce fait même un beau spectacle. Une vingtaine de milles avant d’arriver, nous nous arrêtons à Matatlan (ne pas confondre avec Mazatlàn), la capitale mondiale du mezcal, une boisson alcoolisée dont une sorte contient un petit ver mariné appelé gusano et qui vit sur la plante (appelée agave) dont on extrait les ingrédients qui deviendront le mezcal. L’agave est une plante qu’on laisse grandir pendant huit ans et qui ressemble à une sorte de cactus « porc-épic » dont on associe souvent cette plante à celle dont on tire l’aloès. On coupe la pointe de ses tiges et on fait bouillir la plante au complet puis on déchiquète l’intérieur ce qui donne des tiges fibreuses qu’on enterre durant cinq jours. Par la suite, on distille le résidu. J’achète donc la bouteille avec un ver dedans au grand dédain de Marie! Un peu plus tard, j’essaierai cette boisson au goût particulier et plaisant qu’on peut mélanger avec un jus de fruit. Une autre boisson plus connue, la téquilà, dérivée du mezcal, est une boisson plutôt forte mais préparée d’une façon un peu différente.
Petits vers marinés appelé gusanos qui vivent sur la plante agave
Oaxaca est une belle ville coloniale mexicaine. Ses rues sont propres, son architecture est différente et si belle de ce que nous avons vu jusqu’à présent que cela nous fait connaître pour la première fois un côté romantique du Mexique. Le zocalò est le centre d’activité autant pour les locaux que pour les touristes ayant un grand parc-jardin au centre bordé tout autour d’un immense patio en belles pierres, avec en contour des restaurants, des boutiques et la cathédrale d’Oaxaca dont la construction remonte à 1553 ! L’extérieur est absolument magnifique avec des personnages grandeur nature sculptés à même la façade en pierre ce qui lui donne une prestance digne de son âge !
Cathédrale de Oaxaca
Un couple de Québécois très sympathiques, rencontrés au Oaxaca Trailer Park nous ayant décrit un mets local, Marie et moi essayons donc au zocalò un menu composé d’une « sopa de tortillas » (soupe à base de tomates et piments à laquelle on a ajouté des lamelles de tortilla rôties, de l’oignon, des fines herbes …. très bon !) suivi d’un très original « mole con pollo » (poulet rôti dont on a enlevé la peau, nappé d’une sauce à base de chocolat amer) et nous terminerons avec un postre (dessert) qui sera en fait un renversé au caramel des plus succulent ! Avec le verre de jus d’orange, ce repas tout à fait inusité ne nous coûtera que 48 pesos chacun avec en prime des musiciens (guitaristes-saxophonistes) solistes qui nous interprèteront quelques airs typiquement mexicains passant le chapeau par la suite. Notre dîner terminé, nous partons tous les deux avec Snoro à la découverte de la ville qui se révèlera tout à fait charmante principalement par son architecture art-déco inspiré de l’Espagne, les immeubles ayant de belles portes en bois, du fer forgé autour de ses balcons et du stuc de couleurs pastelles.
Autre église à Oaxaca
Trois jours plus tard, nous nous remettons en route pour Mitlà (« lieu de repos »), une ville reconnue pour ses ruines datant de l’époque des Indiens Zapotec par la suite conquis par les Mixtecs. Mais avant, nous nous arrêterons voir Arbol del Tulé, l’arbre qu’on dit le plus vieux au monde. Ce « ahuehuete » -cyprès mexicain- a plus de 2,000 ans et ses caractéristiques sont impressionnantes : 46 pieds/14 mètres de diamètre, 190 pieds/58 mètres de circonférence et pesant plus de 636 tonnes ! Spécimen unique !
Arbol del Tulé, un ahuehuete- cyprès mexicain!
Arbol del Tulé dans toute sa splendeur!
Mais dix minutes après avoir quitté Oaxaca, un bruit insolite provenant du dessous de MoMo attire mon attention et je me range sur le côté de la route pour savoir ce qui se passe. Il me semble bien reconnaître ce bruit et j’espère que ce n’est pas ça car cela nous était déjà arrivé à l’entrée du Mont-Robson Park en Colombie-Britannique et nous avions dû nous faire remorquer par CAA jus - qu’à Valemount 16 milles plus loin et où nous avions été très chanceux de trouver un équivalent temporaire du « caliper retainer spring kit » sur un pick-up Ford car nous pensions bien devoir attendre trois jours pour la pièce en provenance de Vancouver.
Après avoir examiné le système de « caliper » derrière la roue avant gauche, force m’est de constater que deux de ses composantes se sont envolées ! Mais ici, il n’y a pas de CAA et nous sommes au Mexique dans une toute petite ville de moins de 1,000 habitants, assez loin de Vancouver, merçi ! Je commence à broyer du noir. Je me dirige vers un « taller-mecanico » situé tout juste à côté d’un refraccionaria » (auto-parts) en priant qu’on puisse me sortir de ce fichu pétrin…… sinon je devrai attendre deux ou trois semaines pour les pièces en provenance des États-Unis. J’entre dans « l’auto-parts » dont le nom de commerce étrangement est La Patrona (La Patronne) et seule une femme mi-quarantaine est au comptoir. Ça commence bien ! Et je dois commencer par lui faire comprendre mon problème en espagnol ! Ça va être du sport!
La semaine prochaine : En route vers le Chiapas !