Épisode #73: Patzcùaro, suite et fin
Cette semaine : Patzcùaro, suite et fin!
Il y a tellement de choses à voir à Patzcuaro et dans ses environs! Ce qu’il y a de plus amusant à Tzintzuntzan (« le lieu des oiseaux-mouches » en purépecha), c’est probablement d’en prononcer le nom (tsine-tsoune-TSANE). Il paraît que c’est la transcription phonétique du chant des colibris qui traversent le ciel du village au printemps! Tzintzuntzan fut la dernière grande cité de l’empire tarasque (ou purépecha). Aujourd’hui, c’est pour ses céramiques colorées, exposées sur des tables le long de la « calle » principale qu’elle veut redevenir célèbre. Les petits oliviers qui ornent de nos jours le grand atrium du couvent franciscain du XVIe siècle du village furent plantés par Vasco de Quiroga il y a 450 ans!
Le très sympathique village de TzintzuntzanLes différentes Fêtes durant l’année à Patzcuaro
La plus grande célébration de l’année à Patzcuaro est sans aucun doute la spectaculaire « Noche de Muertos », la nuit des Morts, les 31octobre et 2 novembre. Des touristes du monde entier viennent à Patzcuaro pour admirer les bateaux de pêche, illuminés de bougies, qui partent en procession jusqu’à la petite île de Janitzio. Là, familles et voisins veillent 2 nuits dans le cimetière hanté, festoyant sur la tombe de leurs proches! La première nuit, ils rendent hommage aux enfants disparus et la seconde aux adultes. Peu après Noël, la ville s’électrise avec les « Pastoleras », des danses qui commémorent l’Adoration des Rois Mages le 6 janvier et célèbrent St Antoine d’Abad, patron des animaux (??) le 16 janvier. À ces 2 occasions, les habitants de la ville affublent leurs animaux domestiques de tenues excentriques, de rubans et de couronnes de fleurs!
Quelques semaines plus tard, la « Semana santa », la semaine précédant Pâques, attire des fidèles de tout le pays. Le jeudi saint, on visite toutes les églises de la ville et le lendemain soir a lieu la « Procesiòn de Imagenès de Cristo »durant laquelle on promène dans les rues des représentations de Jésus sur la croix. La « Procesiòn del Silencio », le samedi saint à Patzcuaro et ailleurs la veille attire tout autant de monde. Ce jour-là, la foule parcourt la ville en pleurant en silence la mort du Christ. Le dimanche, Patzcuaro et les régions environnantes communient dans une même ferveur religieuse. Cela ne vous rappelle-t-il pas les années ’40 et ‘50 au Québec?
Le matin de la Fête des morts à Patzcùaro, la vile se rempli de fleurs.Pour celles et ceux d’entre vous qui n’avez jamais eu l’occasion de voir un cimetière mexicain de près, sachez que les Mexicains ont un profond respect pour les membres de leur parenté décédés. Ce qui surprend le plus comparé à chez nous, c’est de voir les énormes arrangements de fleurs partout sur les pierres tombales et ce, que les gens soient décédés en 1975 ou en 1995! C’est vraiment impressionnant d’en voir autant, vous n’en revenez tout simplement pas. Quant aux pierres tombales, il faut voir l’argent qui est dépensé pour s’offrir pratiquement des monuments en forme d’églises à 2 tours quand ce n’est tout simplement pas des cryptes qui sont en fait des véritables maisons miniatures de dimensions tellement impressionnantes qu’on peut y entrer et voir à l’intérieur qu’elles ont toutes été décorées de photos des disparus avec des messages d’amour, des ensembles de lumières qui clignotent dans le temps des Fêtes car l’électricité y a été installée bref...comme s’ils étaient toujours vivants!Isla de Janitzio
La petite île de Janitzio, habitée exclusivement par des Indiens tarasques parlant purépecha, ne survit que grâce au tourisme. Pour s’y rendre, Marie et moi nous sommes rendus au « Puerto de muelles »et pour 50 pesos nous avons pu prendre place dans une longue embarcation en bois pouvant recevoir environ cinquante passagers (et quelques musiciens nous jouant de la musique!) et traverser pendant 30 à 45 minutes, dans 5 mètres d’eau, la distance qui nous amène à la célèbre île, tellement jolie à l’approche qu’on dirait s’approcher d’une île sainte. Le long du trajet, l’on peut y voir des pêcheurs lancer leurs filets papillons « mariposas ».
Débarqués, la rue principale trèsescarpée est bordée de boutiques qui vendent des articles en laine des jeux d’échecs en bois sculpté à la main et des masques pour n’en nommer que quelques-uns! Personnellement, je me suis payé un ensemble de 3 blocs-chandelles dont les dessins sont interdépendants entre eux… pour 100 pesos! Marie y est allée d’une superbe camisole pour 120 pesos ($12.00). Parmi tous ces commerces, des restaurants proposent des « pescadoblanco » et des « charalès » frais, sorte d’éperlans frits présentés comme des frites salées, très bons au goût d’ailleurs.
L’île de Janitzio est surtout connue pour la gigantesque statue de Morelos qui la domine. Sur l’ile de Janitzio, vous ne pouvez aller que dans 2 directions : soit vous montez, soit vous descendez! Il n’y a aucun véhicule, ni motocyclette ni aucune bicyclette sur l’île… et pour cause! Pour atteindre la statue, haute de plus de 130 pieds et en angle super droit, il vous faudra monter et ça monte raide, trèsraide! L’escalier, qui nous a semblée sans fin, est faite à la main avec des pierres de toutes dimensions, dont pas une seule « testament » de marche n’est de la même hauteur, largeur ni profondeur! Croyez-moi, il faut avoir un bon cœur et… de très bonnes jambes pour se rendre jusqu’en haut de l’île car personnellement je pompais l’huile rendu à destination!
À l’intérieur de la statue, une fresque retrace les principales étapes de la vie de Morelos et de sa lutte pour l’indépendance du Mexique. Par l’escalier intérieur, interminable très étroit et en forme de spirale, l’on arrive à la hauteur de la manche de Morelos d’où, si vous n’avez pas fait de crise cardiaque avant d’y arriver, vous avez droit à un panorama fantastique sur Patzcuaro, les plaines environnantes et le lac Patzcuaro!
Le lac Patzcuaro vue du haut de la statue de Morelos!Pour terminer notre visite de Patzcuaro et de sa région immédiate, Marie et moi nous rendons à Villa Escalante, mieux connue sous le nom de Santa Clara del Cobre, un des petits villages orienté par Vasco de Quiroga et situé à 16 km au sud de Patzcuaro. Il y a bien longtemps, de riches mines de cuivre recouvraient la région. Mais les habitants les cachèrent aux conquistadors espagnols et ne les retrouvèrent plus jamais. Mais leur passion pour les objets en cuivre est restée sans rivale. Quand l’électricité est arrivée à Santa Clara, il y eut souvent des coupures de courant… les habitants du village se servant des fils électriques en cuivre pour faire des pots et des casseroles! Presque tous les magasins de la ville vendent des plats, des casseroles, des bols et des cloches de cuivre aux motifs variés dont la qualité et le choix sont irréprochables!
Patzcùaro, une ville définitivement à voir et à revisiter pour ses habitants chaleureux, son cadre remarquable, ses environs historiques et… son tonique pour le cœur!À la prochaine! Pierre et Marie
La semaine prochaine : Changements heureux à l'itinéraire