Épisode #61: La forêt cathédrale et Chemainus!
Des 9h30, on se pointe chez l'excursionniste qui organise des tours pour aller voir les baleines. Comme on doit partir à 10h, on ne veut pas manquer ça ! C'est la grosse saison et ya du monde en ville. On nous donne une espèce de combinaison a demi-gonflée de couleur orange que nous devons enfiler par-dessus nos vêtements. On nous expliquera plus tard qu'en cas de « débarque » cet énorme attirail doit nous faire flotter. Une paire de gants antidérapants et une tuque en laine framboise complètent l'accoutrement.
Et quand je me regarde dans un miroir mural, on a l'air de deux cosmonautes prêt à aller sur mars !Tout en marchant un peu croche, on se dirige vers les quais où nous attend notre bateau qui doit nous amener aux baleines. C'est plutôt un énorme zodiaque qui nous attend, 16 pieds de long, plancher en aluminium sur lequel reposent quatre bancs qui, aujourd'hui, reçoivent deux passagers chacun sans compter le capitaine qui, lui, est assis à l'arrière, trois pieds plus haut que nous tous. Deux moteurs MerCruiser propulseront le zodiaque.On quitte le port tout doucement mais ça ne tarde pas bien longtemps qu'on roule déjà à plein régime à presque 100 km à l'heure ! Je ne sais pas s'il y en a plusieurs parmi vous qui ont déjà roulé 60 milles à l’heure sur l'eau mais c'est vite en titi ! Avec les vagues de plus de trois pieds qui s'en mêlent, le devant du zodiaque en tape un sacré coup au grand plaisir de tous les passagers. Heureusement on est assis en arrière sur le dernier banc. C'est moins dur pour le coccyx ! Mais on tient la barre de métal en avant de nous pas à peu près !On s’arrête près d'un petit îlot où nous surprenons des otaries à se faire rôtir la « couenne » au soleil.
Dix minutes plus loin, ce sont des lions de mer qui nous regardent d'un air un peu hébété. Les mouettes sont aussi présentes mais ne tardent pas à s'envoler suite à l'apparition de deux prédateurs craints de tous : deux gros aigles chauves d'un mètre de haut, de deux mètres d'envergure d'aile et pesant au moins une vingtaine de livres chacun. Quelques cormorans cherchent bien une pitance pour le lunch mais ne semblent pas trop pressés. Notre guide nous dit que nous serons aux baleines dans 10 minutes. On commence à être excités.Comme prévu cinq minutes après s'être arrêté, nous voyons le souffle de jet d'eau familier aux baleines. Une baleine souffle cinq jets d'eau avant de plonger dans les profondeurs où elle engloutira une tonne de nourriture par jour !
À l'âge adulte, soit vers huit ans, une baleine atteindra 50 pieds de long (plus de 15 mètres) et pèsera 45 tonnes et aura une durée de vie de 65 ans. La baleine est le plus gros animal de notre planète. Nous sommes tous là, tranquilles dans le zodiaque à regarder cette énormité patauger dans l'eau en nous refilant son fameux lever de queue avant de disparaître pendant 5 minutes aller se cueillir de la nourriture au fond de l'eau, situé 65 pieds (près de 20 mètres) plus bas. On est un peu fasciné par le spectacle qui s'offre à nous. Elle ne semble même pas se préoccuper de notre présence. Après quelques photos souvenir, on continue de se balader entre les îles à des vitesses à nous donner des sensations fortes. Ha ! La ballade pépère ! Mon œil ! On fait du slalom, des cercles sans ralentir, tout le monde a du plaisir. On se croirait comme dans le temps au Parc Belmont! Nous revenons au port après presque 3 heures de grand air et de grande vitesse.
Le temps de se déshabiller et on est de retour chez MoMo avec le scooter. Je me remets tranquillement de mes émotions en lisant mon livre de Perry Mason.Notre excursion à la baleine nous ayant remis le "canayen en place", on se lève de bonne humeur en ce samedi, une journée qui ne reviendra plus jamais dans notre vie ...Je suis en train de lire mon roman, il est 7h00 et j'aperçois quelques couples de jeunes qui sont sortis de leur tente soit en train de manger une beurrée de "beurre de peanuts" debout derrière la valise de leur voiture, soit qu'ils se passent une débarbouillette mouillée au visage pour faire leur mini-toilette de "chat". Et je me dis qu'ils sont bien courageux de faire du camping de la sorte, sans aucun confort, le plancher mouillé lorsqu'il pleut, transi de froid par l'humidité et souvent pas grand sous pour manger à leur faim. Ils viennent à l'occasion chercher un peu d'eau au robinet à côté de MoMo et je vois qu'ils n'ont pas toujours bien dormi. Je les admire d'une certaine façon car moi, je ne serais pas capable de voyager comme ca : j'ai passé l'âge de souffrir inutilement.On se met en route pour quelque chose de hors de l'ordinaire : Cathedral Grove, situé dans le Parc MacMillan, en l'honneur du baron du bois fondateur de l'empire MacMillan Bloedel, est une forêt unique au monde. Les arbres qui y sont là, sont âgés jusqu'à 800 ans ! Et il y en a plein ! On est entouré de géants, d'une hauteur de plusieurs centaines de pieds.
J'ai amené avec moi mon ruban à mesurer et j'en choisi un que je pense assez gros.
Pendant que Marie tient le ruban d'une part, moi je fais le tour de l'arbre pour avoir une idée de la taille : un incroyable 42 PIEDS de circonférence ! (près de 13 mètres) Du jamais vu ! IMMENSE ! Et il y en a plein, tous plus gros les uns que les autres ! Si jamais vous venez par ici, ne manquez surtout pas ça.
On continue et on s'arrête à Chemainus, charmant petit village entre Nanaïmo et Victoria. Quoi de spécial ? Il faut le voir ! Chemainus est la plus grande galerie d'art extérieur au monde ! Les dirigeants de la ville ont eu la géniale idée de convaincre les résidents et les commerçants de laisser peindre par des artistes-peintres certains de leurs murs extérieurs ouverts à la vue de la rue. Chaque " toile " grand format si l'on peut dire, représente une partie de l'histoire du village avant 1910. Pour certains, le thème est la "drave", tandis que pour d'autres, c'est la construction du chemin de fer, etc. En voici quelques-unes de ces murales, et n’oubliez pas qu’elles sont toutes à même les murs extérieurs de maisons!
Chemainus est aussi la ville natale de M. MacMillan, fondateur de l'empire MacMillan-Bloedel. Nous passons donc une bonne partie de l'après-midi à arpenter les rues du village à la recherche des dizaines de « toiles à thème ». Les touristes, par plein autobus, affluent à plein pour voir et photographier ces magnifiques œuvres d'art de dimension impressionnante de beauté. Marie et moi, on "courraille" à gauche et à droite pour ne pas qu'il en manque une à notre collection.Et en cette fin de journée bien « courue » et où il faisait plutôt froid sur l’eau, on commence à préparer notre itinéraire pour notre retour au Mexique prévu pour très bientôt. Youppie! Bien beau la Colombie Britannique mais pas nécessairement chaud en automne! Pas sur l’île de Vancouver en tout cas!