Épisode #48 : La panne au milieu de nulle part
Cette semaine : La panne au milieu de nulle part
Nous quittons Jasper très tôt, vers 7h, car nous avons près de 300 milles à faire jusqu’à Kamloops en Colombie-Britannique et la route pourrait être assez rock’n’roll considérant que nous sommes dans les montagnes Rocheuses. Je me fais un devoir de toujours partir tôt le matin lorsque nous avons une certaine distance à parcourir. Pourquoi? Parce que si jamais il nous arrivait une panne quelconque, nous aurions toujours le restant de la journée pour faire réparer et ainsi reprendre la route la même journée! Cette façon nous a toujours bien servis jusqu’à date depuis notre départ du Québec.
À peine quelques minutes après avoir quitté notre « stationnement », un paysage de rêve nous attend entre le Lac Pyramid et Jasper.
Regardez la cime des montagnes qui miroite dans l’eau! Pas beau ça? Est-il possible de trouver un lac plus calme que ça?
Et que dites-vous de cette photo d’un arc-en-ciel prise lors d’une toute petite averse, le temps de nous laisser voir ça :
On a tellement entendu parler de Kamloops en bien, nous avons hâte d'y arriver. Soixante kilomètres se passent et nous arrivons à l'entrée du Mt-Robson Park que nous devons traverser avant d’arriver à Kamloops.
Nous avons deux kilomètres de fait dans le parc lorsqu'un bruit éveille mon attention venant d’en « dessous » de MoMo. Par mesure de précaution, je me « tasse sur le côté » de la route et inspecte le dessous de MoMo puis j’en fais tout le tour. Rien d'anormal pourtant! J'ai probablement dû frapper quelque chose sur la route, d'où le bruit. Nous repartons. Mais cette fois, un bruit d'enfer venant de l’avant, sous le plancher du conducteur, met tous mes sens en alerte. Je m'arrête et ré-inspecte de nouveau en dessous, mais toujours rien d'anormal. Je ne prends aucune chance et repart à pied pour voir ce que j'ai bien pu frapper…
À environ 1,500 pied, il y a bien un petit morceau de métal mais je ne vois pas en quoi il peut m'appartenir. Je le rapporte avec moi, juste au cas-zou. Un tout petit morceau de métal rouillé de quatre pouces par un pouce, plein solide et assez pesant tout de même. Hésitant à repartir et rouler 200 milles dans ce parc sans faire inspecter MoMo par un garage avec ce bruit qui vient de nous arriver, je décide donc de retourner deux kilomètres en arrière, à la station Esso et faire vérifier la condition de MoMo. Ces deux kilomètres sont longs avec un tel bruit qui est maintenant constant et j'espère que rien de sérieux ne viendra interrompre notre voyage. Ce bruit est vraiment inquiétant, on dirait que la barre de direction avant va se disloquer de l'essieu avant !
Je crois que j’ai bien fait de m’arrêter. Je me sens déjà confortable dans ma décision. On verra bien ce que le garage va me dire…
Malheureusement, cette station d’essence ne peut rien pour m’aider mais au moins je ne serai pas coincé en pleine forêt!
J'appelle le CAA qui m'envoie une énorme remorqueuse et après m’être assuré de demander au type plutôt gentil de la remorqueuse de déconnecter le « driveshaft » (pour ne pas endommager la transmission) et d’enlever la « bavette » arrière en caoutchouc pour ne pas l’abîmer en levant le devant du motorisé pour le remorquer, ce dernier nous remorque à 25 milles de là, à Valemount, un petit bled perdu dans les derniers milles de l'Alberta. Pendant que Marie et moi sommes assis sur le siège avant de la remorqueuse on se vire régulièrement vers l’arrière et en regardant MoMo se faire remorquer on a un p’tit pincement au cœur : j’espère que ce n’est rien de grave! Je montre au type du remorquage le p'tit morceau que j'ai trouvé sur la route et celui-ci reconnaît tout de suite une partie du "retainer spring kit" de MoMo qui sert à retenir le "caliper" de frein tout en lui permettant de bouger. J'ai eu toute une inspiration de ramasser ce machin! On essaie de trouver le manufacturier du machin pendant une heure sans résultat. Les motorisés sont fait avec les pièces de plusieurs manufacturiers et il n'est pas toujours facile de trouver qui a fabriqué quoi. On repart donc avec le "towing" qui me laisse chez un réparateur de gros camions qui recommence le même travail de recherche pendant deux heures.
À force de parler avec les gens du coin, il me dit que les pick-ups Ford 3/4 tonne ont possiblement le même genre de "caliper" et le voilà qui part pour le village chercher le petit ressort manquant et qui a dû se briser à l'entrée du parc. Je ne me fais pas trop d’illusion car les chances que le ressort d’un pick-up convienne sur un motorisé aussi gros que le nôtre… Il revient au bout d'une heure avec, ô miracle, l’agneau si doux désiré ! Tu parles d'une chance incroyable ! Je demande à faire enlever l'autre pour m'assurer que c'est exactement le même type de ressort car je ne veux pas prendre aucune chance avec un mastodonte de 24,000 livres qui pourrait me « pèter » en pleine face dans une côte de 8° en descendant avec des freins qui me lâcheraient soudainement; ça pourrait être une vraie catastrophe! Après vérification, c'est le MÊME morceau, SUPER ! Il réinstalle le tout en cinq minutes, remet le "driveshaft" en place que le remorqueur avait détaché de la transmission, remet la bavette de caoutchouc et nous revoilà sur pied!
Le total de la facture ? Un incroyable et minuscule 100$ incluant le remorquage ! Quel chic type que ce M. Abernaty ! Mais il est 19h00, donc trop tard pour repartir et le mécano nous propose alors de camper dans sa cour, au bout de son énorme terrain pour la nuit. Le temps de se faire un bon BBQ avec saucisse italienne et du saumon et nous voilà couché parmi les "truckers" puisque nous sommes également dans un "truck-stop" !
La vie est belle, même au milieu de nulle part!
Nous quittons Jasper très tôt, vers 7h, car nous avons près de 300 milles à faire jusqu’à Kamloops en Colombie-Britannique et la route pourrait être assez rock’n’roll considérant que nous sommes dans les montagnes Rocheuses. Je me fais un devoir de toujours partir tôt le matin lorsque nous avons une certaine distance à parcourir. Pourquoi? Parce que si jamais il nous arrivait une panne quelconque, nous aurions toujours le restant de la journée pour faire réparer et ainsi reprendre la route la même journée! Cette façon nous a toujours bien servis jusqu’à date depuis notre départ du Québec.
À peine quelques minutes après avoir quitté notre « stationnement », un paysage de rêve nous attend entre le Lac Pyramid et Jasper.
Regardez la cime des montagnes qui miroite dans l’eau! Pas beau ça? Est-il possible de trouver un lac plus calme que ça?
Et que dites-vous de cette photo d’un arc-en-ciel prise lors d’une toute petite averse, le temps de nous laisser voir ça :
On a tellement entendu parler de Kamloops en bien, nous avons hâte d'y arriver. Soixante kilomètres se passent et nous arrivons à l'entrée du Mt-Robson Park que nous devons traverser avant d’arriver à Kamloops.
Nous avons deux kilomètres de fait dans le parc lorsqu'un bruit éveille mon attention venant d’en « dessous » de MoMo. Par mesure de précaution, je me « tasse sur le côté » de la route et inspecte le dessous de MoMo puis j’en fais tout le tour. Rien d'anormal pourtant! J'ai probablement dû frapper quelque chose sur la route, d'où le bruit. Nous repartons. Mais cette fois, un bruit d'enfer venant de l’avant, sous le plancher du conducteur, met tous mes sens en alerte. Je m'arrête et ré-inspecte de nouveau en dessous, mais toujours rien d'anormal. Je ne prends aucune chance et repart à pied pour voir ce que j'ai bien pu frapper…
À environ 1,500 pied, il y a bien un petit morceau de métal mais je ne vois pas en quoi il peut m'appartenir. Je le rapporte avec moi, juste au cas-zou. Un tout petit morceau de métal rouillé de quatre pouces par un pouce, plein solide et assez pesant tout de même. Hésitant à repartir et rouler 200 milles dans ce parc sans faire inspecter MoMo par un garage avec ce bruit qui vient de nous arriver, je décide donc de retourner deux kilomètres en arrière, à la station Esso et faire vérifier la condition de MoMo. Ces deux kilomètres sont longs avec un tel bruit qui est maintenant constant et j'espère que rien de sérieux ne viendra interrompre notre voyage. Ce bruit est vraiment inquiétant, on dirait que la barre de direction avant va se disloquer de l'essieu avant !
Je crois que j’ai bien fait de m’arrêter. Je me sens déjà confortable dans ma décision. On verra bien ce que le garage va me dire…
Malheureusement, cette station d’essence ne peut rien pour m’aider mais au moins je ne serai pas coincé en pleine forêt!
J'appelle le CAA qui m'envoie une énorme remorqueuse et après m’être assuré de demander au type plutôt gentil de la remorqueuse de déconnecter le « driveshaft » (pour ne pas endommager la transmission) et d’enlever la « bavette » arrière en caoutchouc pour ne pas l’abîmer en levant le devant du motorisé pour le remorquer, ce dernier nous remorque à 25 milles de là, à Valemount, un petit bled perdu dans les derniers milles de l'Alberta. Pendant que Marie et moi sommes assis sur le siège avant de la remorqueuse on se vire régulièrement vers l’arrière et en regardant MoMo se faire remorquer on a un p’tit pincement au cœur : j’espère que ce n’est rien de grave! Je montre au type du remorquage le p'tit morceau que j'ai trouvé sur la route et celui-ci reconnaît tout de suite une partie du "retainer spring kit" de MoMo qui sert à retenir le "caliper" de frein tout en lui permettant de bouger. J'ai eu toute une inspiration de ramasser ce machin! On essaie de trouver le manufacturier du machin pendant une heure sans résultat. Les motorisés sont fait avec les pièces de plusieurs manufacturiers et il n'est pas toujours facile de trouver qui a fabriqué quoi. On repart donc avec le "towing" qui me laisse chez un réparateur de gros camions qui recommence le même travail de recherche pendant deux heures.
À force de parler avec les gens du coin, il me dit que les pick-ups Ford 3/4 tonne ont possiblement le même genre de "caliper" et le voilà qui part pour le village chercher le petit ressort manquant et qui a dû se briser à l'entrée du parc. Je ne me fais pas trop d’illusion car les chances que le ressort d’un pick-up convienne sur un motorisé aussi gros que le nôtre… Il revient au bout d'une heure avec, ô miracle, l’agneau si doux désiré ! Tu parles d'une chance incroyable ! Je demande à faire enlever l'autre pour m'assurer que c'est exactement le même type de ressort car je ne veux pas prendre aucune chance avec un mastodonte de 24,000 livres qui pourrait me « pèter » en pleine face dans une côte de 8° en descendant avec des freins qui me lâcheraient soudainement; ça pourrait être une vraie catastrophe! Après vérification, c'est le MÊME morceau, SUPER ! Il réinstalle le tout en cinq minutes, remet le "driveshaft" en place que le remorqueur avait détaché de la transmission, remet la bavette de caoutchouc et nous revoilà sur pied!
Le total de la facture ? Un incroyable et minuscule 100$ incluant le remorquage ! Quel chic type que ce M. Abernaty ! Mais il est 19h00, donc trop tard pour repartir et le mécano nous propose alors de camper dans sa cour, au bout de son énorme terrain pour la nuit. Le temps de se faire un bon BBQ avec saucisse italienne et du saumon et nous voilà couché parmi les "truckers" puisque nous sommes également dans un "truck-stop" !
La vie est belle, même au milieu de nulle part!
La semaine prochaine : En route pour Kamloops