Épisode #34 : Les Mayas

Mais qui étaient donc les Mayas ?

Encore aujourd’hui, on ne connaît pas avec exactitude leurs origines quoique certains américanistes croient qu’ils venaient du sud des Andes; d’autres pensent qu’ils arrivaient du Nord, suivant une route qui longeait la côte atlantique.  On dit même qu’ils ont traversé la mer et même que ce sont des descendants d’autres cultures.  Ce que l’on sait, c’est que la civilisation Maya fût l’une des cultures précolombiennes les plus avancées et qu’elle était supérieure en bien des aspects à d’autres groupes civilisés d’Amérique de cette époque.  Les Mayas s’établirent dans trois vastes régions soit dans le sud du Mexique, depuis l’État du Chiapas jusqu’au Honduras en Amérique Centrale, zone qu’ils abandonnèrent plus tard pour le Nord de la presqu’île du Yucatan (Campeche, Yucatan et Quintana Roo) et pour les États du Chiapas et Tabasco dont le centre regorgeait de forêts semi tropicales accompagnées de pluies abondantes.  Le territoire Maya représentait une superficie impressionnante de 325,000km carrés, depuis le nord des côtes du Yucatan jusqu’à la cordillère du Guatemala et du Honduras.  D’après la légende, la région maya était née des eaux, d’où son nom de « Maya » qui signifie « empreinte de pied d’eau ».  Les Indiens Mayas ne ressemblaient à aucun autre indien du continent du fait que leurs traits étaient bien particuliers à leur race:  en général, ils étaient assez petits, très robustes, un nez aquilin, de grands yeux noirs, joues proéminentes, peau très foncée, cheveux raides très bruns qui devenaient rarement gris.  Un autre trait important, leur tête était presque ronde.



Grâce aux empreintes qu’ils laissèrent sur leurs pièces d’art, on peut deviner qu’ils n’étaient ni cruels ni extrêmement agressifs, étant plutôt de nature tranquille.  Les Mayas possédaient leur propre concept de la beauté : il consistait en la déformation du crâne par le biais de deux planches de bois placées, une sur l’occiput et l’autre sur le front des nouveau-nés et maintenues par un linge enroulé autour de la tête.  L’aîné des enfants jouissait de plus de privilèges que les plus jeunes. 

Le paiement d’un tribut aux classes dirigeantes était obligatoire et consistait principalement en cacao et épices.

Le peuple Maya est le premier de Méso-Amérique qui ait inventé sa propre écriture, qui ressemblait au système phonétique.  Leur alphabet comptait 23 lettres bien que leur écriture soit aussi pictographique.  Ils écrivaient leurs textes sur des fibres d’agave et des peaux d’animaux mais surtout sur les murs des temples et des pyramides.  Jusqu’à présent, on a découvert jusqu’à 1,000 inscriptions dans les temples et l’on a déjà déchiffré des signes pour Vénus, la Lune, le Soleil, les Pléiades et quelques Dieux.

Les Mayas étaient d’excellents mathématiciens qui avaient inventé un système mathématique basé sur le vingt, nombre complet en lui-même qui contenait des éléments toujours actuels en arithmétique moderne.  Il est difficile de croire que les Mayas de cette époque avaient atteint un niveau culturel bien supérieur aux Européens.  Certains oublient la grande invention maya du zéro (0), un concept inconnu chez d’autres anciennes cultures.  Le calendrier Maya est un autre exploit; pour des raisons qu’on ignore encore, les Mayas prirent pour repère de leurs calculs l’An 3313 avant Jésus-Christ.  Peut-être est-ce là la date d’un événement important ?  Nous savons que les prêtres mayas utilisaient le haut de leurs temples et pyramides comme observatoires. Ils en vinrent à connaître des phénomènes tels que les phases de la lune, les éclipses, les mouvements de Vénus, Mars et Jupiter avec une légère erreur de trois heures et demie pour chaque 500 ans!  Une question subsiste toutefois : qui a initié les Mayas à l’astronomie ?  Nous ne le savons toujours pas.


Le Tzolkin : l’un des 17 calendriers mayas.

La religion a toujours joué un rôle prédominant dans le développement des différents peuples du monde et les Mayas ne constituaient pas une exception.  Un de leurs principaux rites était le sacrifice animal mais développèrent le sacrifice humain sous la dénomination des Mexicains.  Les victimes désignées étaient des enfants et des esclaves; leur visage était peint de bleu et leur cœur arraché sur le lieu du sacrifice ou bien la victime était criblé de flèches jusqu’à la mort.  Les fidèles faisaient pénitence en perforant leur langue, leurs oreilles ou leur organe sexuel (pour les hommes) et en y introduisant une tige avec des épines (ouch !).  Le jeu de balle et les Hommes Volants (les célèbres Voladorès que nous verrons dans quelques semaines à El Tajin près de la Costa Esmeralda) étaient des spectacles d’une profonde signification religieuse et qui donnaient en outre un grand plaisir aux fidèles.


Les morts étaient enterrés dans leur propre maison, qui étaient alors abandonnées.  Les nobles étaient, selon la règle, incinérés.

Lorsque les conquérants espagnols arrivèrent en Amérique, ils trouvèrent sur le territoire Maya plus de vingt différentes tribus en guerre les unes contre les autres.  Leur culture était en pleine décadence, ce qui facilita la domination espagnole.  Vers la fin de 1540, presque toute la population maya était soumise aux lois espagnoles.  Il ne restait des métropoles majestueuses que des villes désertées, des organisations sociales et civiles en ruines et ….. des souvenirs.  Malgré tout, les Mayas avaient conservé leur orgueil et leur courage :  ils opposèrent une forte résistance aux attaques espagnoles devenant une proie très difficile à abattre.  Même en 1890, les Mayas continuaient de se rebeller et nous retrouvons d’ailleurs encore de nos jours cette grandeur d’esprit chez les Mayas actuels.