Épisode #22 : Acapulco, la suite...
Le 24 janvier : Acapulco …. la suite !
Joe est vraiment intarissable. Il ne cesse jamais de nous taquiner et de nous « tirer la pipe ». Le lendemain de la « pizza night », je quitte tôt le Park pour aller rejoindre Joe au tennis. Mais ma forme physique s’étant quelque peu atrophiée après presque neuf mois d’inactivité à ne conduire que MoMo me laisse paraître, selon l’expression de Joe, plutôt « jambon » sur le court de tennis ! Et le gros soleil qui me frappe en pleine face n’est pas de nature à m’aider non plus! Quant à Joe, bien sûr, il s’est choisi le côté du court de tennis avec le soleil dans le dos …. en bonne partie cachée par un mur élevé ! Mais à 64 ans …. on va le laisser mûrir (vieillir ?) à l’ombre !
Un peu plus tard, Joe vient nous chercher au camping Suave et nous partons avec son Safari jaune pour quelques heures à découvrir ce qui sera dans quelques années le « nouvel Acapulco ». En effet, dans le coin appelé Punta Diamante, situé près de Puerto Marquès et de l’aéroport, se construit actuellement une véritable frénésie de nouveaux immeubles soit de condos, soit de résidences prestigieuses, le tout en bord de mer entourée de milliers de palmiers. Un de ces projets, Très Vidas (trois vies) commande une facture d’un million de dollars américains pour l’achat de votre terrain et vous devez vous y construire une maison unifamiliale d’au moins un million de dollars et les plans doivent être approuvés par un comité ! Et, semble-t-il, ce serait de plus en plus des Mexicains de plus en plus riches qui se construiraient. Plus loin, ce sont des immeubles à condo ou en « time-sharing » qui sont en train de s’ériger, toujours sur des sites superbes. Joe nous conduit jusqu’à la fin d’une route, pratiquement en campagne, nous menant à un village indien mexicain, Barra Viejo, où nous dînons au poisson frais sur le bord de la mer …. seuls, puisque les touristes sont absents aussi d’Acapulco cette année.
Des comiques comme Joe, y s’en fait plus! Toujours à la recherche d’attention, un vrai adolescent!
En revenant, nous pouvons voir un spectacle des plus grandioses où, juché sur un promontoire dans la montagne, nous pouvons admirer l’incroyable et merveilleuse baie d’Acapulco s’étendant sur plusieurs kilomètres de plages et d’hôtels. La vue est saisissante et à couper le souffle comme vous avez pût le constater sur la photo présentée avec la Partie précédente.
En revenant au camping Suave, qui retrouvons-nous ? Nos deux cyclistes hollandais qui arrivent de Ixtapa par une chaleur humide ! Exténués, ils s’installent sur le côté de notre site. Nous partagerons un bon souper et ……. une bonne bouteille de tequila ! Voilà de quoi les remettre d’aplomb ! Ils comptent se reposer deux ou trois jours avant de poursuivre vers Puerto Escondido, 250 milles plus loin, également notre prochaine destination. Ils resteront finalement cinq jours tant ils ont de choses à faire.
Ils ont eu la chance de rencontrer et fraterniser avec quelques couples de compatriotes hollandais au camping et se sont même payer le luxe d’une ballade en voilier dans la baie avec l’un deux !
Le lendemain, nous rendons visite à Clarence et Maria Peterson, des américains sympathiques du Minnesota que nous avions connu à San José del Cabo en Baja California où nous occupions deux sites adjacents. Nous avions eu beaucoup de plaisir ensemble et lorsque nos chemins eurent à prendre des directions différentes, nous nous étions échangé nos adresses e-mail avant de nous quitter. Quelques semaines plus tard, Maria nous confirmait qu’ils venaient passer six semaines à Acapulco à compter du 10 janvier. Comme nos routes se croisent de nouveau, nous voilà de nouveau réunis, cette fois dans leur villa en montagne qu’ils louent depuis quatre ans face à la baie d’Acapulco leur procurant une vue panoramique si exceptionnelle qu’on croirait que le temps s’est arrêté. Leur villa de deux chambres à coucher est charmante et compte même une piscine privée, le tout construit en flanc de montagne en haut de la Playa La Caleta, au bout de la péninsule de la baie ! Faut voir ! Après un léger petit lunch, nous nous quittons vers 18h00 en se promettant de nous revoir lorsque nous passerons par leur patelin du Minnesota, d’ici la fin de l’année puisque nous comptons visiter le Mont Rushmore et les Bad Lands dans le Dakota. Le lendemain, nous apprendrons que Joe a déjà loué la même villa pendant une dizaine d’année. Quelle coïncidence fortuite !
Vue de la baie d’Acapulco de la villa de Clarence et Maria Peterson
La circulation est tout de même encore très dense sur la Costera. Il y a des taxis partout. Ils sont faciles à reconnaître ces petites Volkswagen Coccinelle blanches avec les quatre coins d’ailes peintes en bleues dont la plupart ont des noms d’écrits à l’arrière pour se donner une personnalité. On peut donc y lire « El Colosso », « El Tropicale », « El Mexicana », « El Macho » etc. Quant aux autobus, ils sont encore plus drôles puisque le soir ils brillent de partout avec des néons super fluo(rescents) mauves, verts ou jaunes de quatre à cinq pieds de long installés à la verticale tout autour de leurs parois sans oublier les lumières qui clignotent en lignes horizontales sur l’avant qu’on dirait des arbres de Noël ambulants ! Sans oublier non plus la musique disco plein régimeà l’intérieur qu’on croirait suivre une discothèque mobile ! Mais qu’importe, ça fait vivant ! Et leurs conducteurs ont le pied plutôt «pesant» !
La vie est très animée à Acapulco et je dois dire que je suis très agréablement surpris de l’état dans lequel je trouve cette ville que je n’ai pas vue depuis maintenant 10 ans. Les commentaires que l’on m’en avait fait s’avèrent faux ou incorrects. Beaucoup a été fait au cours de la dernière année pour rendre la ville des plus agréables. Ses rues sont beaucoup plus propres, plus larges aussi. Imaginez, certaines sections de la Costéra ont huit voies de circulation ! Et l’on ne voit pratiquement plus de ces chiens errants qui traînaient dans tous les coins. Les vieux bâtiments que l’on voyait péricliter un peu partout le long de la Costéra ont disparu pour faire place à des constructions modernes, des hôtels et des immeubles à condo. Même les flancs de montagnes pullulent de milliers d’immeubles nouvellement construits au cours des dernières années. Ils n’y a plus de mendiants non plus arrivant de partout pour vous solliciter l’obole. Les plages ont toujours leurs vendeurs de babioles mais en moins grand nombre et sont des plus respectueux pour les touristes. La ville a donc fait un grand ménage là-dedans procurant du fait même une meilleure ambiance pour les visiteurs. Les supermarchés sont grands avec pleins de produits de bonne qualité et comparables à ceux de chez nous. Même les rues secondaires, pleines de vie, de monde, de commerces de toutes sortes .… et de circulation, situées à l’arrière de la Costéra sont beaucoup plus propres et ordonnées. Les monstrueux nuages polluants de diesel provenant des échappements des véhicules ont pratiquement disparu, ce qui fait toute une différence lorsque vous y circulez …. en scooter ! Acapulco la misérable est devenu Acapulco l’agréable !
La baie d’Acapulco, en début de soirée. Fascinant spectacle!
Et il y a un boom immobilier impressionnant et, grâce à Joe, nous avons pu visiter un projet de maisons pour milliardaires, en flanc de montagne en bas de la route, le Las Brisas(à ne pas confondre avec l’hôtel Las Brisas) dans le secteur d’Acapulco du même nom, et j’vous dis qu’il ne faut pas être riche pour y rester, il faut être très riche ! Certaines de ces maisons sont des châteaux aussi grands que des écoles secondaires ! Époustouflant ! Nous avons même pu voir la Casa Chanel appartenant à la maison française de Haute Couture Chanel. Grâce encore à Joe qui y a déjà habité trois ans et qui nous a permis de visiter La Ensenada, son ex-résidence ultra-luxueuse au bord de l’eau, nous entrons et passons une bonne partie de l’après-midi au club privé, avec tennis, piscine, tentes et chaises longues, chutes d’eau et restaurant de grande classe avec vue imprenable sur la baie ! De vrais pachas !
De vrais pachas au projet de maisons Las Brisas!
Nous avons terminé l’après-midi chez Cousin Wally (Wal*Mart) que nous n’avions pas vu depuis un bon bout de temps et qui est le moins cher en ville pour notre « commande « . De quoi vous remettre les deux pieds sur terre ………….. !!!
Le lendemain je file au Bureau de Tourisme pour m’enquérir de la situation au Chiapas car, la veille, quelqu’un nous avait presque fait peur de nous y rendre en nous disant que la frontière était fermée par l’armée et qu’il y avait eu 65 morts. Vérification faite, TOUT est faux ….. encore une fois ! Il ne faut vraiment pas se fier à ce que disent les autres, il faut vérifier soi-même car la plupart du temps une histoire commence par un pouce de long et ça finit à trois pieds complètement de travers ! Nous irons donc au Chiapas et nous en sommes bien heureux car on nous dit que c’est super là-bas.
De nouveaux amis rencontrés à Ixtapa, Jacques et Ginette sa conjointe sont arrivés vendredi après-midi. Jacques est un ancien journaliste et ancien propriétaire de multiples boutiques d’articles et d’équipements de sport dans les Laurentides qui prend ça relax maintenant et qui fait le tour du Mexique comme nous cette année avec son motorisé de classe C de 24 pieds. C’est un couple tout à fait sympathique et j’ai eu beaucoup de plaisir à Ixtapa à jouer pour la première fois de ma vie à la pétanque avec eux ! Et quel plaisir pour moi d’avoir marqué les deux derniers points qui faisaient ainsi gagner notre équipe dont Jacques en était le Capitaine !
Nous sommes dimanche et comme c’est notre dernière journée à Acapulco, Joe nous amène dans « l’arrière-pays » si on peut dire nous faire visiter, à ma demande, le coin où demeurent les mexicains ‘ordinaires’! Joe choisit donc de nous présenter la famille de Catalina, la servante venant faire le ménage journalier dans sa villa. Une bonne leçon d’humilité pour nous de voir dans quelles conditions vivent ces gens : la toilette est un trou creusé à l’extérieur à l’arrière de la maison elle-même construite en blocs de ciment avec un toit de métal ondulé, aucune armoire à l’intérieur, deux lits dans la seule pièce de la maison où couchent le père, la mère et leurs quatre enfants. Pas d’eau courante si ce n’est un boyau relié à un autre boyau lui-même relié à un autre, ce dernier provenant d’un puit situé à 500 ou 600 pieds de la maison ! Un panneau sur lequel est fixé environ une trentaine de compteurs d’où partent d’innombrables fils électriques pendant tellement bas que nous avons dû nous pencher pour ne pas les toucher ! Pourtant et malgré cette pauvreté, ils étaient tous contents de nous voir et la mère de nous offrir un coca-cola provenant de la caisse de 24 bouteilles de coke que son fils vends aux voisins pour contribuer au budget du foyer …….
Il n’y a pas de rues si ce n’est un chemin de terre pour 4x4, suffisant pour se rendre à leurs ‘maisons’ puisque les gens n’ont pas de voitures. Il y a environ une cinquantaine de familles vivant dans ces conditions extrêmes dans ce petit bidonville parmi des centaines d’autres à l’arrière d’Acapulco, tout juste à quelques kilomètres des villas et des immeubles valant des milliards de dollars ! Et chez nous, en Amérique, on se plaint pour toutes sortes de raisons ! Merci mon Dieu !
Pour notre dernière soirée, nous allons tous les trois manger chez Spicy’s, un restaurant en haut de la montagne et surplombant la baie toute illuminée d’Acapulco en ce soir de pleine lune. Je me sens quelque peu inconfortable parmi toute cette richesse et cette beauté après l’après-midi que nous venons de connaître.
Chez Spicy’s, les adieux à Joe... pour un p’tit bout de temps en tout cas!
Lundi matin le 28 janvier à 9h00, nous partons pour Puerto Escondido, Puerto Angel et la Bahia de Huatulco de 250 à 350 milles plus au sud-est, nous rapprochant ainsi de la frontière du Guatémala.
La semaine prochaine : Puerto Escondido et Puerto Angel.... si tout se passe bien!