Épisode # 10 : La Ribéra : Mister Bobby !
Nous quittons Cabo San Lucas après huit jours d’arrêt. Avec MoMo, nous repassons dans les rues étroites de San José del Cabo, 25 kilomètres plus loin où, vers midi, nous nous arrêtons le temps d’un bon « club sandwich » chez Diane, une québécoise de Pont-Viau à Laval qui a ouvert un petit restaurant en plein air « au centre-ville ». Pendant que nous marchions sur la rue, Diane nous avait fait signe après avoir entendu notre accent québécois. Pour s’occuper un peu et se faire également quelques sous, Diane a eu l’idée de lancer sa petite affaire où l’on y offre du fast-food style hot-dogs, hamburgers, frites ainsi que quelques items mexicains. Diane est une personne super sympathique et pleine de vie.
Sa fille de seize ans et son fils de neuf ans sont venu rejoindre pour de bon leur mère et leur père qui est pianiste au Las Ventanas al Paraiso, un des plus grands hôtels de San José pendant les six mois touristiques les plus occupés de l’année. Ils nous mentionnaient que les acteurs hollywoodiens Goldie Hawn et son mari Kurt Russell sont venu y passer cinq jours la semaine dernière.
Marie et moi continuons notre route vers le nord en direction de La Paz mais par la côte Est cette fois-ci. Notre premier arrêt est La Ribéra, une toute petite municipalité située à environ 90 kilomètres au nord de San José del Cabo. Mais la plage du petit camping décrit comme étant un petit paradis, le Correcaminos, a gravement souffert du dernier ouragan et n’est pas encore prête à recevoir les campeurs. Mais le camping lui-même est très bien quoique complètement désert à notre arrivée. Pour m’assurer que c’est bien ouvert, je vérifie le voltage dans les prises électriques, la pression d’eau dans les robinets et les douches … tout est normal! Il n’y a tout simplement personne d’autre aujourd’hui sauf quelques vaches qui nous regardent d’un air plutôt ahuri de l’autre côté de la clôture !
Pendant que Marie attend que quelqu’un se pointe, je prends Snoro et part aux alentours pour tenter de voir s’il n’y a pas un autre choix dans le coin pour rester. Je roule depuis une bonne demi-heure sur une route déserte et sablonneuse pas toujours facile pour un scooter lorsque je vois une petite annonce de « Hotel Punta Colorada » que j’atteindrai une autre demi-heure plus tard non sans avoir rencontré quelques gros chiens pas trop sympathiques le long de la route. Dans ces cas-là, l’envie de faire planer le scooter et de décamper est irrésistible !
L’hôtel est sympathique et semble sortir de nulle part. La propriété s’étend sur deux kilomètres le long d’une baie de toute beauté !Je demande au gérant, Manuel, la permission de nous stationner à côté de l’hôtel pour la nuit.
Il me présente presque aussitôt Mister Bobby, le propriétaire de l’hôtel, un américain originaire de la Californie installé ici depuis plus de 40 ans. Ses racines hollandaises sont visibles par ses cheveux encore très blonds.
Mister Bobby est un type super sympathique d’environ 75 ans qui a une verve à n’en plus finir et qui me fait penser à Robert Marcel, un voisin tout aussi sympathique qui demeurait en face de nous à Laval-sur-le-Lac. Mister Bobby, appelé ainsi par tous ses employés, me fait monter dans son impressionnant pick-up et vient me montrer le bon bout de route à prendre près de la plage pour m’assurer de ne pas caler dans le sable. L’endroit est très agréable malgré les deux ou trois petits bateaux échoués du dernier ouragan. Puis, Mister Bobby m’indique, toujours en m’y conduisant, un autre chemin pour retourner au village de La Ribéra sans avoir à reprendre la route super sablonneuse qui m’a fait tant damner à l’aller. Environ vingt minutes plus tard, je retrouve Marie qui se demandait bien ce qui m’était arrivé depuis deux heures que j’étais parti. En deux temps trois mouvements, nous voilà reparti pour le Punta Colorada où nous nous installons. L’endroit est divin et très calme. À peine si on entend le bruit des vagues à quelques 200 pieds de nous sur la plage.
L’hôtel Punta Colorada en bord de mer appartenant à Mister Bobby
En début de soirée, nous allons faire un p’tit tour à l’hôtel prendre un dernier verre et jaser un peu avec quelques américains de passage. L’endroit offre beaucoup de chaleur pour les invités venus pour la pêche en haute mer qui y serait excellente. Sur les murs de la pièce tout en bois du bar, on peut voir des dizaines de photos de pêcheurs avec leur prise dont plusieurs sont tout simplement gigantesques dont des marlins pesant 965 livres ! Des monstres d’environ douze pieds de long ! Un de ces marlins, empaillé par un taxidermiste, est fièrement exposé sur un des murs.
On va se coucher en prenant soin de laisser bien ouvertes toutes les fenêtres de MoMo. On a dormi comme des bébés pendant dix heures ! Incroyable ! Le lendemain matin après avoir pris le petit déjeuner à l’hôtel, on se remet en route pour Los Barrilès où, là encore, Mister Bobby nous réserve une autre agréable et très impressionnante surprise…..