Mesdames, vous aussi pouvez conduire un VR

Ça me dérange toujours un peu d'entendre des femmes dire qu'elles ne peuvent pas faire ce que moi je peux faire – « pas question de conduire un énorme VR motorisé à travers le Canada et encore moins d’avoir en plus à remorquer une voiture derrière ! » Ce n'est pas que je ne comprenne pas leur peur mais je peux vous certifier que n'importe qu'elle femme peut faire tout ce qu'elle veut si elle le veut vraiment.

Ressentir de la peur ne veut pas nécessairement dire qu'une chose devient impossible à effectuer. Je me souviens m'être senti très petite à côté des véhicules récréatifs motorisés lorsque je les magasinais.  J'avais même refusé de visiter les véhicule de classe A.  Durant tout le premier mois, je ne visitais que des véhicules de classe C et me demandais même comment je ferais pour conduire quelque chose d'aussi gros, étant à prime abord déjà intimidé par la grosseur d'une camionnette.

Mais la première fois qu'un vendeur plutôt habile a réussi à me faire pénétrer à l'intérieur d'un VR de classe A de 36 pieds, j'ai été littéralement accroché – principalement à la vue du gigantesque pare-brise qui permet au conducteur une visibilité extrêmement large, plus large que celle d'un camion. Une fois la décision prise d'acquérir ce VR, restait à venir l'obtention et, au pire, l'apprentissage de sa conduite.  Je vous jure que j'ai été vraiment ébahi de voir avec quelle facilité ils remettent entre les mains de gens totalement inexpérimentés un véhicule aussi gros qui déambulera sur la voie publique sans au préalable s'assurer que le futur conducteur détienne une certaine maîtrise ou aisance au niveau des paramètres d'un tel mastodonte.

Vraiment, ne devrait-il pas y avoir d’autres exigences que celles de simplement rappeler au nouvel acquéreur "vous souvenez-vous bien de la règle du grand angle de virage?" ou  "Oh, et n'oubliez pas qu'il n'y a aucune différence dans votre façon de freiner".  Malgré la peur effroyable que j'ai ressenti lors de mes débuts et malgré le fait que j'ai bien aviser mes voisins de surveiller leur boîte aux lettres, j'ai réussi, tant bien que mal à entrer et à sortir de mon stationnement sans rien heurter.  Je n'aurais jamais pensé devenir une femme conductrice de gros VR sûre d’elle-même !

Un représentant de vente de VR auquel j'ai accordé beaucoup de ma confiance m'a expliqué que la raison principale pour laquelle la plupart des gens (spécialement les "fulltimers") échangent après un certain temps leur VR motorisé, est parce qu’ils veulent en acquérir un plus gros que celui qu'il ont acquis à l'origine. Règle générale, il vous sera plus rentable financièrement d’acheter un plus gros VR en partant que de passer rapidement d’un premier modèle à un plus gros!

Il m'a aussi confirmé que l'un des attraits vraiment important est l'extension escamotable– les VR non équipé de cet avantage ont une cote de revente moins élevée.  Sur certains forums de discussion, certains adeptes de VR disent qu'ils sont plus ou moins confortables avec cette option prétextant une faiblesse au niveau de l'étanchéité, des problèmes mécaniques ou un surplus de poids.  Tout ce que je puis affirmer c'est que durant les quatre années passées à voyager en VR, je ne me suis jamais senti à l'étroit à l'exception des moments où mon extension devait rester fermée à cause du choix du site - site temporaire ou le long d'une route,  À mon avis, les quelques pieds d'espace additionnels font une énorme différence au niveau du confort et de la viabilité. Je crois que je ne pourrais jamais vivre dans un VR qui n'offre pas l'option d'extension escamotable et j’opterais peut-être même pour ceux qui en possèdent deux – j'ai pu en voir quelques un et ... ils sont vraiment "cool".

Je me trouvais à une exposition de VR à Québec le week-end dernier et je me suis permise de demander à quelques vendeurs qu'elle était la différence entre le fait de vendre à des femmes seules par rapport à celui de vendre à des couples.  Bernard m'a répondu que même lorsqu'un couple se montre intéressé envers un VR, la décision finale revient toujours à la femme.  Il confirme sa position en ajoutant:  "Si vous réussissez à asseoir une femme derrière le volant, votre vente est conclue à 90%."

Yvette rapporte ce qu'elle dit aux autres femmes :"il est venu l'heure, mesdames, de ne plus craindre une chose parce qu'elle est grosse" – ceci provoque toujours des éclats de rire.  Elle ajoute ensuite "un sentiment de puissance et de grandeur se développe lorsque vous réussissez à si bien maîtriser quelque chose de si gros."  Sachant qu'aujourd'hui les VR motorisés roulant au diesel sont plus puissants, se manipulent plus facilement, se comporte très bien dans les courbes, et offrent un roulement plus silencieux, qui peut encore résister à cet impressionnant tout-compris ?

Je crois que toute femme adepte de VR devrait se faire un devoir de se familiariser et d'apprendre à conduire ce genre de véhicule. Ne serait-ce que pour des raisons de sécurité.  Pensez-y !  Si quelque chose devait arriver au pilote durant un voyage, la co-pilote devra avoir les connaissances et l'habileté nécessaires pour pouvoir remplacer le conducteur et ramener le véhicule et son équipage à bon port.

Sur un site de discussion relatif aux VR récemment, j'ai lu le petit récit d'une femme qui encourageait ses pairs « à entreprendre leur premier voyage ». Ses mots étaient véridiques et m'ont aussi fait sourire lorsque celle-ci a caricaturé les émotions ressenties lors de son "initiation" sur la route. 

« C'est vraiment très apeurant de conduire cet énorme mastodonte la première fois. Je dois continuellement me rappeler qu'à un certain moment, une personnalité célèbre a dit un jour:  "Il est totalement acceptable d'avoir peur.  Seulement, il faut persévérer et surmonter sa peur !"  J'ai dû me répéter cette phrase une vingtaine de fois.  Ma bouche était devenue plus sèche que le désert et j'ai dû me trouver de la gomme à mâcher pour éviter de me mordre les lèvres jusqu'au sang.  J'ai vu des femmes croquer des centaines de suçons, et je me suis alors créé une image mentale un peu loufoque:  un convoi de femme mâchant allègrement leur chique et suçant leur sucreries jusqu'au bâton au volant de leur machine !  Assurance et souveraineté aux femmes ! »

Commencez doucement, une centaine de kilomètres pour débuter et sur une autoroute pour la facilité et pour vous familiariser avec votre poids-lourd. Un terrain de stationnement de centre d’achat vide, tôt le matin ou une journée les magasins fermés...apprenez les virages serrés, reculer, avancer et circuler avec précision entre les lignes blanches, etc...

Alors, prenez le volant, mesdames !  Cela ne sera pas toujours facile mais croyez-moi, ça en vaut la chandelle ! La route vous appartient... à vous aussi !